Un Spadois de 60 ans, qui comparaissait détenu, était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Verviers pour détention et diffusion d’images pédopornographiques . Il a été dénoncé par Interpol Paris, et sur quatre clefs USB, on a découvert plus de 800 photos de pornographie enfantine, triées et classées par catégories d’âge et accumulées pendant six ans. Ce qui ne l’empêche pas de nier tout intérêt sexuel pour les enfants. « J’allais deux ou trois fois par jour sur un site de rencontre français (bien connu par les amateurs comme étant le paradis de la pédophilie, NDLR) pour parler avec des gens, car la solitude me pèse beaucoup, et qu’il était gratuit. De plus en plus, on me demandait ce genre de choses, et comme je ne sais pas dire non, je m’exécutais » s’était-il justifié
Il niait aussi avoir fait des recherches spécifiques, alors qu’on a retrouvé trace de recherches sur des enfants allant jusqu’à huit ans ! Et s’il dit n’avoir aucun intérêt pour des enfants, comment expliquer cette condamnation antérieure pour viol d’une mineure ? « C’était à tort » s’était-il borné à répondre.
Une attitude que Mme Herman, ministère public, trouvait effarante et inquiétante. « Il dit qu’il n’a pas d’intérêt pour les enfants et même que c’est dégoûtant, mais on a trouvé des recherches et des conversations innommables et même des photos de viol de bébé ainsi qu’une photo de son sexe devant l’écran. Il ne comprend pas pourquoi il est là, alors qu’il est complètement addict à ce genre de chose. C’est sans espoir, d’autant plus que le risque de récidive relevé par l’expert est élevé. » C’est pourquoi elle réclamait une peine sévère de 40 mois de prison, question de protéger au maximum la société.Mais pour Me Petit, qui partageait l’inquiétude de la magistrate, le condamner à 40 mois de prison ferme n’aurait pas de sens et ne serait pas productif. « On le condamnerait même à dix ans que cela ne changerait rien. Ce qui lui faut, c’est une peine éducative qui lui permettrait de se réinsérer dans la société. »
Mais il n’a pas été suivi par le tribunal, qui l’a condamné à trois ans de prison ferme. (L.B.)