François (nom d’emprunt pour protéger la victime) a à peine 19 ans, mais se retrouve devant le tribunal correctionnel, détenu, où il est accusé de viols répétés sur une gamine… de 11 ans que nous appellerons Emilie. Cette dernière, d’origine africaine tout comme François, est la fille d’une dame qui était fort amie avec la mère. C’est à une amie qu’Emilie s’est confiée en disant que François la forçait à faire de mauvaises choses, qu’il lui faisait mal, sans plus. De fil en aiguille, l’information remonte à la police. Interrogée, Emilie parle alors de fellations forcées, à plusieurs reprises, et même de tentative de pénétration, qui lui faisaient mal. Une sœur d’Emilie dira qu’elle a vu François couché sur Emilie..
Face à tout ça, François nie fermement. « J’ai jamais fait tout ça. Je connais Emilie depuis qu’elle est bébé, et je la considère comme ma petite sœur. Je n’ai jamais été seul avec elle. » Mais pourquoi dirait-elle ça, alors ? « Je ne sais pas, je suppose qu’elle était amoureuse de moi.
Me Mathonet, partie civile, met en avant le récit cohérent et constant d’Emilie. Elle évoque aussi des symptômes typiques chez les enfants abusés : résultats scolaires en chute libre, des pipis au lit, des terreurs nocturnes et des insomnies, voire des cauchemars.
Mme Herman, ministère public, réclame avec conviction un verdict de culpabilité et une peine sévère. Elle évoque le comportement étonnant de François lorsqu’il a été arrêté. Il avait l’air résigné et n’a rien voulu dire, au lieu de clamer son innocence. Face à ça, on a les déclarations éclairantes de la gamine, avec des détails qu’il faudrait être forte pour les inventer à 11 ans ! Elle réclame 5 ans de prison ferme.
Mais son avocat Me Petit se dit dégoûté par la manière dont le dossier a été monté. « C’est plein de flou. Moi, je ne dis pas que mon client est innocent, je dis simplement qu’on ne peut savoir ce qui s’est réellement passé.» Et de réclamer son acquittement, au moins au bénéfice du doute.
Jugement à quinzaine. (LB)