La police judiciaire s’est rendue sur le site de Jost Group à Herstal et a procédé à la saisie de 17 camions, a indiqué l’entreprise lundi soir. Le Parquet fédéral souhaite saisir 240 véhicules au total. L’entreprise fait l’objet d’une enquête concernant une fraude sociale et un trafic d’êtres humains dans le secteur des transports par le truchement de sociétés «boîtes aux lettres» en Roumanie et en Slovaquie. La chambre des mises en accusation de Liège a donné son feu vert pour cette saisie mercredi dernier.
Dans un communiqué, Jost Group fait part de sa «stupéfaction» et dénonce «l’acharnement du procureur fédéral», qui a requis la saisie immédiate de 240 camions de la société. L’entreprise rappelle qu’elle a toujours réfuté «avec vigueur» les accusations.
«Nous sommes consternés de cette décision puisque la chambre des mises en accusation a décidé, dans son arrêt du 25 mars 2019, que les modalités de la saisie devaient être décidées par le juge d’instruction et qu’une réunion est prévue à très brève échéance», ajoute Christophe Ravignat, secrétaire général de Jost Group. «Dans ces conditions, nous ne comprenons pas pourquoi le procureur fédéral juge nécessaire d’effectuer une saisie dès maintenant sur certains de nos camions.»Selon l’entreprise, le parquet fédéral souhaitait d’abord saisir 346 camions sur la base de la situation en 2017 mais seuls 240 sont encore exploités par la filiale visée. La police fédérale a finalement saisi les 17 camions présents à Herstal lundi.
D’après le parquet, entre 2014 et 2016, la compagnie Jost Group a recruté quelque 1.100 chauffeurs de camion d’Europe de l’Est pour les faire travailler en Belgique, selon les mêmes conditions de travail appliquées dans leur pays d’origine. La sécurité sociale belge et les chauffeurs auraient ainsi fait l’objet d’une escroquerie évaluée à un montant de 55,3 millions d’euros.
Dans le cadre de ce dossier, quatre personnes de la compagnie, dont le CEO Roland Jost, ont déjà été interpellées et libérées sous conditions. (Belga)