C’est une affaire peu courante que le tribunal correctionnel a examinée ce vendredi à l’encontre de trois prévenus comparaissant détenus, accusés de tentative d’assassinat et contre qui le ministère a réclamé pas moins de 15 ans de prison. Ils avaient tabassé copieusement un homme qui est maintenant dans un état végétatif.
Le tribunal correctionnel de Verviers s’est penché vendredi sur un dossier de tentative d’assassinat. « Seule la survie de la victime, dans un végétatif, permet aux trois prévenus d’échapper à la Cour d’assises », a indiqué d’emblée le ministère public.
Les faits se sont déroulés le 3 juillet 2023 à Verviers dans un milieu très précarisé. Une première altercation s’est produite vers 20h45 entre la victime et deux des trois prévenus. « J’ai bu toute la journée et le fils de ma compagne, âgé de six ans, m’a dit qu’un homme lui avait touché le sexe. J’ai vu rouge et j’ai voulu lui faire comprendre que cela ne se faisait pas », explique le prévenu âgé de 33 ans. Il reconnaît lui avoir porté des coups alors qu’un autre protagoniste avait passé la laisse de son chien autour du coup de la victime.
« Celui qui a porté les coups avait l’intention de fracasser le crâne de la victime. Les deux hommes se sont donc mis en route à la recherche de la victime pour « lui faire sa fête » », détaille le ministère public. Le second prévenu, qui n’a pas porté de coups, a fait appel à son fils. C’est vers 22h00 alors qu’ils étaient trois, qu’ils ont retrouvé la victime, qui était couché au sol. Le prévenu de 33 ans s’est acharné sur la victime, lui portant plus d’une dizaine de coups de pied et de poing. « Ils sont partis, ont été manger et personne n’a jugé utile d’appeler l’ambulance. A l’arrivée de la police, la victime ne respirait plus. Elle a passé trois mois dans le coma. Il n’est plus capable de parler, de se situer dans le temps et l’espace ». Il estime qu’il s’agit là d’une tentative d’assassinat et réclame 15 ans de prison contre chacun.
Les avocats de la défense estiment qu’il n’y avait pas d’intention homicide. Jugement le 24 novembre. (Luc Brunclair)