Nouvel épisode dans la saga Spintay à Verviers. On a appris aujourd’hui que la Région wallonne s’opposait à la démolition des bâtiments menaçant de s’effondrer dans cette rue en bord de Vesdre. Du moins, il ne faut pas se précipiter, selon le courrier envoyé à la bourgmestre de Verviers, Muriel Targnion.
Les démolitions prévues rue Spintay auraient dû commencer le 24 mars. C’était sans compter une missive de la Région wallonne, signée par 3 fonctionnaires (Marianne PetitJean, la fonctionnaire technique ; Anne-Valérie Barlet, la fonctionnaire déléguée ; Sophie Denoël, la directrice de l’AWAP -Zone EST), adressée à Muriel Targnion.
La lettre affirme que son arrêté est imprécis et irréalisable. Plusieurs permis n’auraient pas été demandés, alors qu’ils sont jugés indispensables par les fonctionnaires signataires de la lettre. "L’avocate, qui suit ce dossier depuis Claude Desama, nous a affirmé que lorsque la sécurité publique est menacée, ce qui compte, c’est d’être réactif. Il n’est pas obligatoire de demander ces permis si la situation est urgente, et c’est le cas", détaille la bourgmestre verviétoise.
De l’amiante qui dérange
Un des points clé abordés, c’est la gestion de l’amiante lors de la démolition. Selon la missive, la ville aurait dû déposer une demande de permis pour le désamiantage. La bourgmestre certifie que les procédures de désamiantage sont prévues dans l’arrêté, mais que la demande de permis n’a pas été faite vu l’urgence de la situation. "Imaginons qu’un des immeubles s’effondre, l’amiante se dispersera dans l’air. Ce serait encore pire. L’étude de stabilité est claire, c’est un risque permanent pour tous ceux qui fréquentent ou habitent cette rue", certifie Muriel Targnion.
Un effondrement, la faute à qui ?
Elle précise que l’étude de stabilité démontre que certains bâtiments pourraient s’effondrer à tout moment. L’étude démontre également qu’aucune mesure de stabilisation ne pourrait avoir lieu. La bourgmestre a donc choisi de déposer cet arrêté sans perdre de temps, pour la sécurité des Verviétois et pour la sienne. "On me demande de suspendre mon arrêté, mais si je le fais et qu’un accident a lieu, c’est moi qui serai responsable pénalement. Je risquerais donc une peine de prison. Pour moi ce qui compte, c’est que tout le monde soit en sécurité et qu’enfin ce dossier aboutisse", désespère-t-elle.
La situation est donc très délicate pour la ville. Des jeunes se rassemblent souvent dans ces immeubles de la rue Spintay. Les habitants des maisons en vis-à-vis sont inquiets de la situation. Selon la bourgmestre, l’arrêté est bien rédigé. Le fait de demander de nouveaux permis retardera de plusieurs mois le commencement des travaux. Les demandeurs devront donc prendre la responsabilité d’un éventuel accident s’ils souhaitent annuler l’arrêté. (P.J.)