Deux ans après les inondations, les études ont livré quantité d’informations et de recommandations. Il faut maintenant concrétiser et coordonner toutes ces actions. Ça, tout le monde est d’accord là-dessus. Des moyens financiers sont disponibles. Mais les communes sont surchargées, l’administration de l’urbanisme aussi. D’où l’idée de créer une petite structure, souple, qui piloterait cette transformation de tout le bassin-versant.
La pluie qui tombe sur Herve ou sur les Fagnes peut avoir des répercussions sur la vallée. Les inondations de juillet 2021 ont mis en avant ce lien indéfectible en amont et aval. Les études ont confirmé l’urgence de retenir au maximum les eaux sur les plateaux pour éviter d’inonder la vallée de la Vesdre.
"Nous ici, à Herve, on a pris conscience des difficultés que connaissent les communes de la vallée de la Vesdre, explique Marc Drouguet, bourgmestre de Herve. Tous les aménagements qui sont faits, ici, sont faits en collaboration avec les communes en aval".
25 communes sont d’accord: il faut agir pour s’adapter aux changements climatiques
Si on achète et démolit des bâtiments dans la vallée, l’idée est aussi d’éviter d’étendre les constructions sur les plateaux. C’est une des recommandations des études. Elles sont nombreuses et touchent différents domaines : urbanisme, agriculture, mobilité etc. Il faut maintenant les appliquer et adapter le bassin de la Vesdre aux changements climatiques. La plupart des 25 communes sont d’accord là-dessus.
"Nous, au niveau des communes, on est prêt. On a des moyens qui ont été débloqués par la Région wallonne, maintenant, c’est vraiment la mise en oeuvre de cette étude qui est extrêmement lourde et nous, avec nos petites communes, on doit déjà continuer à gérer les autres dossiers. Et puis, il faut veiller aussi à une harmonie sur l’ensemble des communes. Si trois communes décident de s’emparer de l’étude et pas les autres, cela ne sert à rien non plus", explique Valérie Dejardin, bourgmestre de Limbourg.
Des exemples existent ailleurs
Lors d’un colloque récent sur le « Laboratoire Vesdre » à l’université de Liège, l’idée de mettre en place une petite structure, souple et pragmatique, a été évoquée. Un niveau intermédiaire entre communes et Région wallonne.
"On a vu des exemples à l’étranger, à Bordeaux ou en Flandres pour l’élargissement du ring autour de Bruxelles, précise Jacques Teller, professeur d’Urbanisme à ULiège et co-auteur du Schéma stratégique du bassin-versant de la Vesdre. Là, une organisation a été chargée de gérer l’ensemble des acquisitions, des demandes de permis, des demandes de modifications du plan de secteur pour encadrer l’ensemble des travaux relatifs à l’élargissement du ring, non seulement les travaux relatifs à la voirie, mais aussi les travaux relatifs à la gestion de l’eau, à la mobilité douce, la mise en place du tram... Tout ça passe par un opérateur unique qui assure la coordination des différentes communes et la coordination entre les communes et le niveau régional, car la coordination va dans les deux sens".
L’objectif est de pouvoir continuer à vivre en sécurité dans la vallée, d’adapter le territoire aux inondations comme aux sécheresses futures, mais aussi de développer la solidarité et le bien-être des habitants.
(Aurélie Michel)
