Hier, le Conseil d’État a tranché concernant le dossier de la rue Spintay à Verviers. City Mall contestait l’arrêté de la bourgmestre Muriel Targnion, qui vise à démolir 18 immeubles de la rue, tout en préservant certaines façades historiques. Depuis le début du dossier, certains immeubles risquent de s’effondrer et menacent donc les passants.
Risques d’effondrement, squats, le délabrement de la rue Spintay pose problème à Verviers. Muriel Targnion, la bourgmestre du chef-lieu, a signé un second arrêté pour que City Mall démolisse 18 immeubles, qui risquent de s’effondrer, tout en préservant certaines façades. Pressé, City Mall a saisi le Conseil d’État en extrême urgence. La décision a été rendue hier.
"Le Conseil d’État n’a pas donné raison à City Mall, donc l’arrêté doit être exécuté. Il leur reste quelques jours avant l’échéance. J’entends bien leur faire respecter, car les rapports qui sont rentrés à la ville sont accablants pour la sécurité publique, et ça, je ne peux pas l’accepter", juge la bourgmestre verviétoise.
Certaines façades seront préservées ou reconstruites après démolition
La démolition de tant d’immeubles coûte beaucoup d’argent. La stabilisation et la préservation de certaines façades augmentent fortement la note. L’ASBL de défense du patrimoine "Communauté Historia" a tenu à militer pour la préservation de celles-ci. Son président est donc globalement satisfait du jugement qui a été rendu.
"Nous sommes globalement satisfaits des façades qui vont être conservées. Il faut tout de même dire que certaines ne peuvent pas être déconstruites et reconstruites. Les matériaux ne tiendront pas le choc. Ceci dit, je suis sûr que la fonctionnaire déléguée va tout faire pour que cela soit fait de la meilleure manière possible", se réjouit Virgil Declercq, le président de l’ASBL.
"S’ils ne s’exécutent pas, ce sera la ville qui organisera ces travaux"
Le promoteur semble quant à lui vouloir retarder ces travaux qui vont coûter cher. "City Mall a déjà contacté un démolisseur, mais ils ne sont pas enclins à commencer ces travaux. S’ils ne s’exécutent pas, ce sera la ville qui organisera ces travaux et on leur enverra la note", explique Muriel Targnion.
Si la ville réalise les travaux, un marché public devra être mis en place. Le coût sera donc encore plus important. Selon la bourgmestre, c’est ce qui va se passer, elle aurait reçu une déclaration qui le confirmerait: "C’est déjà le deuxième arrêté que je prends. Le premier n’a pas été respecté. On a reçu un courrier de leur part qui démontre bien qu’ils n’ont pas l’intention de le faire. Dans ces cas-là, la ville a le droit de réaliser les travaux et d’envoyer la note."
Le promoteur n’a pas souhaité répondre à nos questions avant d’avoir analysé le jugement. La ville est bien décidée à faire respecter ce jugement. Chaque jour qui passe la rue Spintay renvoie de plus en plus l’image que ce dossier n’a que trop tardé à se décanter. (P.J.)