Depuis plusieurs semaines, Verviers s’est illuminé pour les fêtes. Des lumières, des décorations, du stras qui contrastent avec une autre réalité. Celle de la crise qui frappe une frange de plus en plus importante de la population et qui, à Verviers, vit dans ce que l’on appelle l’extrême pauvreté. " Laisser des gens dans la pauvreté est inacceptable ! En tant que démocrates, nous y sommes attachés. Ce qu’il faut maintenant, c’est avec les acteurs de la société civile, publics ou privés, faire un plan communal de lutte contre la pauvreté pour aider les gens, les familles, les enfants... Regardez l’opération Viva for life, il ne faut pas agir un moment pendant l’année mais bien dans la durée", explique Hajib El Hajjaji, Conseiller communal Ecolo.
Ce constat a poussé le groupe d’opposition Ecolo à déposer une motion hier soir au conseil communal. Motion qui visait à reconnaître l’extrême pauvreté comme une atteinte à la dignité humaine. A travers elle, la ville s’engage à combattre cette réalité avec tous les acteurs de la société civile. "Si la ville a la connaissance d’une personne, d’une famille, d’un enfant dans une situation d’extrême pauvreté, elle ne peut plus fermer les yeux grâce à cette motion. Elle doit agir et trouver des solutions", poursuit-il.
Simplifier les démarches administratives
Nouveauté à Verviers, la question de la lutte contre la pauvreté est reprise comme une compétence à part entière par le Collège communal. C’est l’élue socialiste Sophie Lambert, en tant qu’échevine, qui est appelé à mener une politique volontariste en la matière. "Notamment avec un rôle de coordination et de concertation des différents acteurs concernés : CPAS, Plan de Cohésion sociale, Relais social urbain, tissu associatif. Un autre moyen d’aider les populations précarisées, ce serait de systématiser un ensemble de réductions auxquelles elles ont droit mais dont elles n’ont pas toujours connaissance. Ce sont parfois des démarches administratives compliquées. Je voudrais que lorsque les personnes répondent aux conditions pour avoir des tarifs réduits par exemple, elles puissent en bénéficier d’office", explique Sophie Lambert.
Changer le destin des plus démunis et les sortir de la douleur et du désarroi, c’est là la mission d’une autorité communale. Un enjeu démocratique dont a mesuré l’importance l’ensemble du conseil communal hier soir en approuvant la motion à l’unanimité. (Manu Yvens)