Un hôpital de jour pour adolescents en difficultés psychologiques et comportementales a ouvert ses portes voici quelques mois à Ensival, rue de Pepinster, au coin de l’ancien home Snoeck. Une prise en charge de la santé mentale des ados que l’on doit à la Clinique Psychiatrique des Frères Alexiens de Ruyff, à Henri-Chapelle. Une sorte de délocalisation, en ville, au plus proches des ados dans le besoin de suivi. Ce sont 10 lits qui sont ainsi ouverts, en journée, du lundi au vendredi, pour une prise en charge d’une durée de 3 mois. « Le but poursuivi était vraiment de s’installer dans la ville, à proximité des jeunes, premièrement pour faciliter l’accès aux jeunes, parce que de nombreux jeunes ne trouvent pas l’accès vers les soins. Ici, en étant sur Verviers, on est vraiment sur le terrain », explique Benoît Post, psychologue, en charge de ce qu’on peut appeler un transfert des soins au plus proche du public ciblé. Et cela dans un bâtiment totalement remis à neuf grâce à un don, avec des espaces privatifs, d’autres communautaires. Une « Parenthèse », nom de l’hôpital de jour d’Ensival dédié aux ados, qui est donc une décentralisation des services de soins psychiatriques de la clinique des Frères Alexiens d’Henri-Chapelle, en ville. On parle bien comme l’Organisation Mondiale de la Santé le préconise, d’adolescents de 15 à 24 ans. « Des adolescents qui peuvent souffrir de difficultés d’ordre dépressives, d’anxiété, de décrochage scolaire, de décrochage relationnel aussi, d’un sentiment de harcèlement, persécutés à l’école. On a des indications très larges. C’est surtout la souffrance et la perte de créativité du jeune qui est une indication primordiale pour nous », détaille Laurent Farcy, psychiatre, qui précise encore que les ados admis à l’hôpital de jour sont soit déjà suivis ailleurs et poursuivent leur processus ici, ou soit ont entendu, ou leurs parents, parler du service mis en place. Avec un programme personnalisé en fonction des besoins mais aussi un accompagnement plus collectif, pour une dynamique sociale, et humaine.
« Le jeune construit son projet individuel »
« Le matin ainsi qu’en fin de journée on fait des temps de briefing pendant lesquels on voit comment le jeune se sent le matin et surtout comment il s’est senti à la fin de la journée. On propose un panel assez large d’activités, tant du créatif, de l’artistique, que de l’éducation à la santé, comme le sommeil, les assuétudes, la sexualité, etc. », précise Anne-Sophie Liégeois, ergothérapeute à « La Parenthèse » à Ensival. « Le parcours est vraiment très individualisé, c’est avec les jeunes que se construit le projet, la suite, ce qui est parfois bien loin de ce qu’on peut s’imaginer de premier abord. Ce n’est pas toujours un retour classique, que ce soit à l’école ou dans le monde professionnel, ce n’est pas si simple que cela. Il. A parfois la nécessité de l’inscrire dans une trajectoire de soins plus longue et de mettre en place d’autres relais après nous. C’est donc un travail qui va se faire avec le réseau, avec les partenaires extérieurs, pour voir ce qui est le plus adapté, toujours en accord avec le jeune qui est preneur des soins ici, qui est volontaire et qui vient ici de son propre gré. C’est bien avec lui que va se construire son projet individuel », nous confie Maurine Huppertz, éducatrice. On le voit, il y a une équipe pluridisciplinaire d’une quinzaine de personnes pour l’accompagnement des ados, des éducateurs, des psychologues, des assistantes sociales, psychiatre, infirmiers, ergothérapeute et kiné. Les 10 lits attribués pour cet hôpital de jour sont tous déjà occupés, et les besoins sont encore criants tant les ados ont subi de plein fouet la crise sanitaire, le confinement et le retour à une vie sociale pas toujours évidente pour tous. « La Parenthèse » joue donc ici un rôle essentiel dans cette période charnière vécue par les ados en difficultés. (O.T.)
