Ces chaises vides symbolisent leurs camarades forcés d’être absents, distanciel oblige. Une situation dénoncée par les élèves de l’école technique et professionnelle de Don Bosco à Verviers, qui ont donc décidé de s’asseoir par terre.
"Aujourd’hui, on s’est réuni pour montrer notre mécontentement par rapport à ces cours à distances", commence Romain Haot, élève de l’institut. "On en a un peu marre de faire ça, d’être un peu à la maison et un peu ici. Comme on l’a vu sur certains panneaux, il y en a qui sont lassés de l’école, qui sont en décrochage, voire certains qui ne viennent plus du tout à l’école".
Loïc Bisiaux, un autre étudiant, ajoute : "Malheureusement, ici, à cause de l’enseignement hybride, beaucoup d’élèves ne viennent plus à l’école. C’est un message pour eux aussi, autant que pour nous. On veut montrer que les élèves qui viennent encore à l’école soutiennent ceux qui sont en décrochage. On est tous là l’un pour l’autre malgré le fait que la situation soit extrêmement compliquée pour l’instant, et ça pour tout le monde". Une action soutenue par la direction et les professeurs, qui comprennent les difficultés des élèves.
"Chaque personne n’a pas les mêmes moyens pour pouvoir assister à ces cours. Tout le monde n’a pas un ordinateur personnel pour pouvoir suivre pleinement les cours en ligne", explique Olivier Simon, professeur d’électricité.
Impossible de pratiquer à distance
Surtout qu’à Don Bosco, beaucoup de cours sont pratiques. "Ça devient évidemment impossible dans ce cas-là. Il faut pratiquer, donc c’est avec ses doigts qu’on le fait. Ce n’est pas à la maison, mais plutôt dans un atelier pour pouvoir justement apprendre le métier désiré", raconte Olivier Simon.
Résultat : de nombreux élèves décrochent. Un décrochage scolaire qui, contrairement aux idées reçues, n’est pas forcément une volonté de l’étudiant. "On n’y pense pas vraiment, ça vient surtout tout seul. On ne s’en rend pas compte, c’est vraiment ça. Ça vient sans qu’on s’en rende compte et une fois qu’on est dedans, on se dit là, j’ai décroché. Et raccrocher, c’est difficile", confie Adriano Zambuto, en rétho en électricité.
Certains ont d’ailleurs confié que dans une telle situation, ils préféraient rejoindre l’IFAPME plutôt que de continuer à Don Bosco. Un coup dur supplémentaire pour l’école, qui peine déjà à atteindre le nombre minimum d’inscriptions. Directeur, professeurs et élèves espèrent donc un retour rapide au présentiel à 100%. (Nicolas Lesecque)