Nous sommes le 20 mars. C’est la journée internationale de la francophonie. Chaque année, en Fédération Wallonie-Bruxelles, une ville est choisie comme ville des mots pour fêter la langue française. Cette année, c’est Verviers qui a eu le privilège d’être sélectionnée. À cette occasion, depuis samedi et jusqu’au dimanche 26 mars, une kyrielle de manifestations et projets culturels en tout genre sont organisés dans le centre-ville. Histoire de faire vivre la langue de Molière sur un mode ludique, créatif et festif.
Verviers est la ville des mots pour la deuxième fois de son histoire, après 2011. Des mots, Romain Dejardin, un poète, en écrit de nombreux dans son petit livre puis en les tapant sur sa vieille machine devant un public intéressé. Cela s’appelle de l’écriture sauvage. "Ca s’appelle de l’écriture sauvage parce que ça se fait très spontanément. Les gens passent au stand, on discute un peu, on leur demande leur état d’esprit, on prend quelques notes au vol et puis après on écrit un petit poème. Là tantôt, on m’a par exemple parlé des poules de Tati Thérèse et de la soeur de coeur qui est en Alsace et qui adore le vin. Il faut se montrer inspiré. Parfois, c’est difficile avec la pression des gens qui attendent mais ça le fait quand même", explique-t-il.
La thématique : le temps
Comme Romain, Valentin, artiste-peintre, doit lui aussi faire preuve d’inspiration. "Je fais des symboles imprégnés de l’inspiration du temps. Et en fonction de ce que la personne me dit sur ses passions et autres, j’essaie de reproduire tout cela en symboles", confie-t-il.
Le temps, c’est le thème choisi cette année. Un graff’ éphémère est visible sur les escaliers de la rue de Rome. Il a été réalisé par le collectif liégeois G2F et est en parfaite adéquation avec la thématique. "On est parti sur l’idée d’un sablier. Ce sablier, on peut le voir en entier à partir d’un certain point de la rue. Si on démarre du fond de la rue et qu’on se rapproche, on va commencer à visualiser le sablier qui se construit et se déconstruit. La particularité ici, c’est que ce sont des escaliers et qu’on a donc différentes surfaces, différents reliefs, avec lesquels on s’est bien amusés. Un projet un peu hors du commun par rapport à ce qu’on a l’habitude de faire", détaille Grine, graffeur membre du G2F collectif.
La langue de Molière à l’honneur jusqu’à dimanche
Animations visuelles, ateliers créatifs, spectacles, concerts, de la place du Marché à Crescend’eau en passant par la place Verte et la rue de Rome, la langue de Molière est mise à l’honneur. "Le projet est en marche depuis environ 6 mois. On a contacté toute une série d’écoles, d’associations, d’acteurs culturels actifs sur le territoire verviétois à prendre part à cette grande fête de la langue française, lancée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Chaque jour, il y a une activité gratuite qui est proposée. Il y a des spectacles jeune public, des conférences, des conférences gesticulées, des ateliers, des spectacles de théâtre, tout cela dans différents lieux de Verviers, pas uniquement au Centre culturel", insiste Audrey Bonhomme, directrice du Centre culturel de Verviers.
Double intérêt pour la Ville
A Verviers, être la ville des mots le temps d’une semaine, on y voit un double intérêt. "D’une part, il y a la reconnaissance qui est accordé à notre ville par le biais de ce choix. Ensuite, c’est tout ce qui est lié à la langue française. On va rappeler par le biais d’activités, d’ateliers, que la langue française est un vecteur extraordinaire d’émancipation, de création, de dialogue, de vivre-ensemble. Et au coeur d’une ville aussi multiculturelle que Verviers, au sein de laquelle il y a des enjeux énormes en termes de dialogues entre les différentes communautés, rappeler que la langue française est là et est un outil, c’est un message hyper positif", répond Jean-François Chefneux, échevin de la culture et président du Centre culturel de Verviers.
La langue française à la fête, à Verviers, ça continue jusqu’à dimanche. (Renaud Collette)
Le programme complet des activités est à découvrir en cliquant ici.