Ce lundi, la FGTB Horval a entrepris une action face à l’augmentation du prix des carburants. Les aides à domicile utilisent très souvent leur voiture personnelle. Une situation qui n’est plus tenable pour de nombreux travailleurs du secteur.
Des prix qui dépassent les 2 euros le litre... Le carburant se fait de plus en plus cher et prend à la gorge de nombreux professionnels. Parmi eux, les aides ménagères de Verviers. Elles ont rencontré aujourd’hui leur direction pour amorcer une discussion. "Les travailleurs en ont plus que marre de payer des sommes de plus en plus importantes pour aller travailler. Ils doivent mettre à disposition leur véhicule avec un défraiement qui ne suffit plus. On demande aux directions de faire un geste", indique Corinne Sotiau, une aide familiale qui est, par la même occasion, déléguée FGTB Horval.
Une indemnisation de 37 centimes qui ne suffit plus
La situation est telle que certaines collègues de Corinne se mettent en arrêt maladie pour subvenir aux besoins de leur famille. Actuellement, l’indemnisation kilométrique s’élève à 37 centimes. Celle-ci comprend le plein, mais aussi l’entretien de la voiture et son amortissement. "Une solution à court terme serait de donner une carte essence aux aides à domicile. Dès que le prix du carburant est trop haut, la carte serait activée. Cela pourrait être une solution à court terme pour éviter que les travailleurs doivent faire des choix entre leur travail et la bonne santé de leur famille", explique Francisco Barrera, le secrétaire régional de la FGTB Horval.
Chaque année, le 1er juillet, le Gouvernement wallon se rassemble pour augmenter ou diminuer cette indemnisation. Pour les aides à domicile, il est impensable d’attendre près de 4 mois avant de retrouver un salaire qu’elles jugent comme acceptable. Une solution à court terme est demandée par la FGTB. "À notre niveau, on peut faire des gestes, mais on ne saurait pas régler le problème sans l’aide de l’état. La région doit nous aider pour faire face à ces augmentations et l’Etat pourrait limiter ces augmentations. On en arrive à un point où tout le monde est face à une impasse aussi bien les travailleurs que les directeurs", souligne Isabelle Doyen, la directrice générale de l’asbl "Service d’Aide aux Familles & aux Personnes Âgées" de Verviers.
Les employeurs dans une impasse également
Le problème, c’est que ces aides, qui pourraient être accordées par les employeurs, seraient considérées comme des avantages en nature. Ce qui voudrait dire qu’elles seraient très fortement taxées par l’Etat et donc pas forcément rentable. Les directions des asbl en arrivent donc à, elles aussi, demander l’aide du gouvernement pour augmenter leurs subsides. "Tout ce que l’employeur octroie aux travailleurs, c’est soit une rémunération, soit des avantages. Ces derniers sont plafonnés, donc on ne peut pas imaginer donner une carte essence sans que cela ne rentre dans un cadre légal. L’Etat et la Région wallonne peuvent être créatifs et proposer aux employeurs et employés des solutions", explique Marc Gérard, le directeur général de l’asbl "Aide et Soins à Domicile" de Verviers.
Ce jeudi, la Fédération des Centres de Services à Domicile et des services associés se rassemblent pour parler de cette problématique. Lors de la pandémie, les aides à domicile avaient demandé une revalorisation de leur profession qui avait été accordée. Leur lutte n’est donc pas vaine, mais la situation risque de prendre du temps avant de se régler. Un temps que de nombreux travailleurs et travailleuses de ce secteur n’ont pas. (P.J.)