Depuis le début du conflit qui oppose les Russes aux Ukrainiens, de nombreux réfugiés passent les frontières européennes. À court terme, certains d’entre eux vont rejoindre la Belgique. Les communes de notre arrondissement ont lancé un appel pour savoir quels citoyens sont prêts à en accueillir. On fait le point sur la situation à Herve où 18 ménages ont déjà répondu à l’appel.
"Voilà, c’est ici que nous pourrons les accueillir", nous indique Josine Deru en entrant dans une chambre de sa maison à Xhendelesse. Josine et André Deru font partie des 18 ménages herviens qui se sont proposés pour accueillir une famille dans le besoin.
La maman de Josine était ukrainienne. Il était inimaginable pour elle de ne rien faire. "J’ai de la famille sur place. J’ai des nouvelles de leur part, mais c’est très stressant comme situation. Quand je vois toutes ces femmes perdues avec leurs enfants passer la frontière, cela me fend le cœur. C’est une culture que je connais bien. Ils sont très attachés à leurs terres et à leur maison. C’est un déchirement pour eux", s’attriste Josine.
Les communes se mobilisent et organisent l’accueil
Josine s’est également proposée comme interprète entre les Ukrainiens et leur famille d’accueil. Un exercice qu’elle pratique souvent grâce à son association, Accueil Santé Enfants de Tchernobyl, qui vient en aide aux enfants de Tchernobyl. Une aide précieuse pour la commune de Herve qui organise ses actions depuis le 1er mars. "Voici une semaine que les Herviens se proposent pour venir en aide aux Ukrainiens. Après les deux crises que nous avons vécues lors de la crise sanitaire et des inondations, nous commençons à être rodés. Pour l’instant, la commune et le CPAS travaillent ensemble pour récolter toutes les informations et les appels. Nous verrons ensuite, lorsque les Ukrainiens arriveront sur notre commune, comment nous pourrons les aider au mieux", détaille Éric Jérôme, le président du CPAS de Herve.
Une situation qui replonge beaucoup de personnes dans une période sombre
René Dalem, un Charneutois père de 4 enfants, a lui aussi téléphoné à la commune pour indiquer que sa famille était prête à en accueillir. "Lorsque je vois les images au JT, je ne peux pas rester sans rien faire. Je n’ai plus la capacité de faire autre chose que de fournir un toit à ces femmes et enfants qui sont perdus hors de leur pays. J’aimerais faire plus, mais j’espère que ça permettra de les aider un peu à ne pas être plus malheureux qu’ils ne le sont déjà", confie-t-il. Pour ces deux familles d’accueil que nous avons rencontrées, il est clair que les Ukrainiens ne seront que de passage dans notre pays. L’occasion de leur offrir une parenthèse le temps que tout cela se calme.
En plus de cette solidarité citoyenne, la Belgique a déjà prévu d’accorder une aide aux Ukrainiens qui arriveront dans notre pays. Une sorte de revenu d’intégration qui leur permettra de tenir le temps qu’il faudra pour se retourner. Pour les personnes qui souhaitent venir en aide aux Ukrainiens, toutes les communes sont ouvertes aux propositions de dons et d’hébergement. (P.J.)