Après avoir terminé ses études universitaires en histoire de l’art et archéologie, Bernard reçoit son diplôme et décide de s’inscrire au Forem. Mais là, c’est la douche froide pour ce jeune theutois : on lui signifie qu’il n’a pas droit aux allocations de chômage. " C’était à deux semaines d’avoir mes 25 ans. On m’a dit d’office que je ne toucherai rien du tout mais je me suis quand même inscrit. Consciencieusement, j’ai fait ma recherche d’emploi en ciblant d’abord le secteur culturel qui reste mon domaine de prédilection. Mais comme les portes ne voulaient pas s’ouvrir, j’ai élargi mon champ de recherche dans les grandes surfaces, les magasins de particuliers, etc. Mais toujours rien de positif ! Ca fait un an et trois mois que c’est le néant total", raconte Bernard (prénom d’emorunt).
Comme Bernard, des centaines de jeunes sont dans la même situation. Leur problème ? Etre resté trop longtemps sur les bancs de l’école. En tout cas jusqu’à l’âge de 25 ans !
L’ONEm condamnée
En mars dernier, la Cour du Travail de Liège rétablissait dans ses droits une jeune fille privée d’allocations, parce qu’elle avait terminé ses études au-delà de ses 25 ans. Un arrêté royal adopté en 2014 par le gouvernement Michel pour abaisser la limite d’âge de 30 à 25 ans, l’excluait pourtant de ce droit.
Dans la foulée, l’ONEm décidait de ne pas introduire un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour du Travail de Liège ? D’où la campagne d’information lancée par la FGTB qui invite ces nombreux jeunes « diplômés sur le tard » d’introduire un recours si on leur signifie qu’ils n’ont pas droit aux allocations d’insertion. "On invite tous les jeunes qui finissent leur stage d’insertion, même s’ils ont plus de 25 ans, à venir à la FGTB. Nous irons au tribunal ensemble récupérer vos droits aux allocations d’insertion", explique Simon Darimont, Permanent Jeunes FGTB Verviers.
1 jeune 2 exclu !
La mesure du gouvernement Michel est discriminatoire selon les tribunaux. Et les économies projetées floues. " Un chômeur paye plus d’impôt que n’importe quelle multinationale comme AB InBev par exemple. Les économies ? C’est toujours sur les plus petits qu’on tape de toute façon. De plus, l’économie n’a pas été prouvée par le gouvernement càd que les juges et les tribunaux estiment qu’elle n’a pas été chiffrée. Elle a été prise pour mettre plus de jeunes à l’emploi sauf que ce ne sont pas des mesures d’exclusion qui créent de l’emploi", déclare Simon Darimont.
En juillet dernier, 85 380 jeunes étaient inscrits au chômage en Belgique. 15 628 avaient récemment quitté l’école. Parmi eux, 46 955 jeunes entraient dans les conditions permettant de démarrer un stage d’insertion socioprofessionnelle… 38 425 jeunes ont quant à eux, disparu des statistiques. (MY)