Comme bien d’autres, nous avons, nous aussi, voulu profiter des chutes de neige de ce week-end, à notre manière. Et ainsi partir à la rencontre des spécialistes du "mushing", les courses de chiens de traineaux. Et en particulier de Mikel Bernard, seul musher de l’arrondissement à posséder un grand attelage, autrement dit de huit chiens (il en a neuf en fait). Sur les pistes enneigées de son village de Rodt, il nous a accueilli avec plusieurs amis mushers, dont Nathalie Arens.
Mikel, 31 ans, chauffagiste, a débuté l’aventure du mushing il y a quatre ans... "j’en rêvais depuis que je suis tout petit, en venant voir la course qui a lieu dans le village depuis une trentaine d’années". Et il s’y met de manière très progressive. "Au début j’ai commencé avec un seul chien, mais on me conseillait de ne pas prendre un Husky, et pourtant c’est ce que j’ai fait avec Balu, un Husky sibérien".
Un fameux investissement à la clef... "Surtout en temps, c’est primordial, mais aussi en matériel, car il faut acheter le traineau, le kart (pour rouler sur les routes), les harnais, lignes et laisses. Et au niveau alimentaire, ça représente aujourd’hui 300 euros par mois".
La neige de ce week-end, c’était une véritable aubaine: "on sent vraiment toute la force des chiens, lorsqu’on arrive à décoller, dans les virages, etc. ceci dit, on prend à la limite plus de plaisir à faire de grandes randonnées qu’en faisant de la vitesse".
L’attelage de Mikel est composé de huit chiens: "Devant, on a les chiens de tête, à qui l’on apprend à se diriger...certains disent gauche-droite, mais comme la plupart des mushers, moi je dis plus "dji" et "han". Il leur faut un peu plus de deux ans d’apprentissage. Au milieu, ce sont les "swings" et les "team dogs", et derrière, juste devant le traineau, les wheels, qui sont aussi les chiens les plus costauds, alors que ceux qui sont devant sont les plus intelligents (rires)".
Pratiquer sa discipline sur la neige, c’est devenu compliqué pour Mikel, dans la région. "Lorsque l’on a deux-trois semaines d’enneigement, il faut déjà s’estimer heureux, et il faut beaucoup de neige...pas question d’aller sur les pistes lorsqu’il n’y a que cinq centimètres, car cela abîme les patins du traineau". Et à contrario, pas question non plus de faire courir les chiens à plus de quinze degrés, "de toute façon, ils refusent, moi j’estime qu’au-dessus de dix degrés, pour leur bien-être, il ne faut pas le faire".
En Belgique, il existe toutefois pas mal de courses assez illustres, comme celle de Lommel, ou d’autres épreuves en France. "L’an dernier, je suis allé en Suède, mais il y a aussi d’autres opportunités dans le Jura ou dans les montagnes suisses".
A cause du covid, impossible de se rendre à l’étranger et dans la région... "On devait avoir notre course traditionnelle le premier week-end de février, mais à cause de cette pandémie, elle est malheureusement annulée". Mikel a cependant pu se consoler avec cette belle sortie dans la neige, et il peut aussi se permettre de réaliser ses entraînements avec chiens, depuis le premier confinement.