« Je suis fier de ce que j’ai accompli ici », voilà les premiers mots que nous confie Maxime Gentges, depuis sa chambre d’hôtel, à Antalya, en Turquie, où se déroulaient les championnats d’Europe de gymnastique artistique. Médaillé d’argent au cheval d’arçons, premier gymnaste belge médaillé dans une finale européenne à un agrès, Maxime entre tout simplement dans l’histoire du sport belge. « Franchement, je ne réalise pas encore, le lendemain de cette finale. D’autant plus que je devais rester concentré, j’étais 9ème et 1ère réserve pour la finale à la barre fixe, je voulais profiter une dernière fois, ce dimanche, de cette ambiance dans la salle. » (Il n’aura finalement pas eu l’occasion de disputer une 2ème finale européenne.) Mais cette médaille, derrière le champion du monde et d’Europe en titre, c’est finalement l’aboutissement de tout le travail effectué dans l’ombre pour le Malmédien, qui, à 28 ans, est sacré pour son talent mais aussi son abnégation dans un sport extrêmement ingrat. « Ça se joue en quelques secondes, il faut performer au bon moment. La préparation, les entraînements, l’ambiance, l’encadrement, tout était réuni pour réaliser un bon résultats, mais là c’est incroyable », sourit encore Maxime Gentges. Il faut dire que l’équipe nationale masculine avait donné le ton en semaine, en terminant 8ème nation européenne, résultat déjà historique, avec à la clé une qualification directe pour les Mondiaux qui débuteront fin septembre à Anvers. « C’était un des objectifs de ces championnats d’Europe, pouvoir disputer ces Mondiaux à domicile. Pour ma part, je suis engagé dans un cycle, avec ces Mondiaux en point de mire, mais si au bout du compte il y a aussi une qualif pour Paris 2024… », ah ces Jeux Olympiques qui font tant rêver. Et pourquoi pas au final. Et quand on parle d’encadrement, il y a aussi son frère Gilles, gymnaste de haut niveau qui a entraîné son (petit) frère sur ses traces, en l’entraînant aussi sur les praticables depuis quelques années maintenant. « Cela joue fortement au niveau des performances, c’est une chance incroyable d’avoir Gilles à mes côtés. On n’a pas pu s’empêcher de pleurer dans les bras l’un de l’autre », nous confie encore Maxime. Affilié au Gym Club de Malmedy, il n’a pu prendre conscience de la ferveur exprimée au pays qu’au retour dans sa chambre d’hôtel. « Quand je me suis connecté à l’hôtel, mon téléphone a littéralement explosé, avec des messages venus de partout. Ce qui me touche aussi ce sont les félicitations venues des 4 coins du monde, des autres gymnastes, qui sont peut-être aussi reconnaissants des valeurs que je défends », analyse Maxime, avec son humilité légendaire. Et alors qu’il a souvent douté, qu’il a remis en cause ses efforts parfois vains pour s’imposer au plus haut niveau, il vient de prouver au monde entier qu’il était et reste un compétiteur hors-normes. Un gymnaste attachant qui vient de tracer une des plus belles lignes de l’histoire du sport belge. (O.T.)