Deux ans après avoir remporté le titre francophone des super-welters, face à Jan Hélin, devenu depuis champion de Belgique, Amaury Massenaux croisait de nouveau les gants avec le jeune hennuyer, pour un enjeu supérieur. Et c’est à Pepinster que le combat avait lieu samedi soir.
Vendredi 2 juin, dans le tout nouveau Coffee Beanz de la gare de Verviers, c’est la 1e étape : la traditionnelle pesée à la veille du combat. Est-ce un signe ? Elle s’avère absolument identique entre les deux jeunes gens, 69 kikos 300... 22 ans pour le Louviérois, 26 pour le Baelenois, prêts à en découdre sur le ring. Et ce ring, il a été dressé par le team Essalem de Verviers au coeur du temple du basket régional, le Hall du Paire.
Isolé pendant les dix combats amateurs en ouverture, Amaury est épargné par le brouhaha pour se concentrer. Il se prépare minutieusement, et pendant que les bandes s’enroulent autour de ses poings, il se confie un peu... la nervosité est latente... c’est le combat de notre vie avait-il déclaré à la presse... il essaye pourtant de relâcher la pression. Et pas question de parler de revanche.
Round d’observation
22h40, c’est le moment de s’engouffrer dans la clameur de la salle, de se présenter en challenger au public et de bientôt lâcher ses coups. Amaury Massenaux, champion francophone contre le même adversaire, lui offre une revanche, mais pour une ceinture plus reluisante encore. 13 combats à son actif, et 11 victoires dont 3 par K.O, c’est le pédigree du boxeur local. 15 combats, 12 victoires dont 8 KO, Jan Hélin va tenir la distance, c’est certain.
Le 1e round débute, ce n’est guère une surprise, sur un mode mineur. Un vrai round d’observation, dans lequel chacun prend ses marques. Amaury est bien dans son combat, la concentration est clairement au RDV, pareil pour son adversaire. Le boxeur de Baelen accélère quelque peu dans le 2e round, sans toutefois toucher Hélin, de manière significative, ni dans sa chair, ni dans son orgueil. Et s’il semble avoir un léger avantage au terme de celui-ci, ce n’est guère évident.
Le combat vacille
Dans le 3e round, on sent qu’Amaury veut commencer à faire la différence. Il s’escrime à faire sauter le verrou, et parvient à plusieurs reprises à inquiéter un peu son adversaire, mais il faut avouer que la boxe défensive de chacun, en esquive, jeu de jambes et parade, ne permet pas encore d’ouvrir le game.
On se dirige vers le même type de scénario dans le 4e round, lorsqu’à la fin de celui-ci, Hélin passe manifestement la vitesse supérieure. Il prend clairement le dessus, juste avant le retentissement de la cloche, mais ce que l’on ne voit pas clairement dans le public, c’est qu’Amaury s’est fait mal... à l’épaule
Amaury ne veut pas abandonner mais il sent son combat vaciller. Hélin le sait aussi et se montre aussi démonstratif et déterminé. Pas possible d’aller plus loin... les coaches d’Amaury jettent l’éponge pour le plus grand désaroi du boxeur local. Continuer aurait toutefois été bien trop dangereux pour sa santé. Car Amaury souffre le martyre.
Jan Hélin est ainsi déclaré vainqueur, conservant donc son titre national des super welters, mais avec un véritable goût de trop peu dans son succès.
Sérieusement blessé, Amaury ne répondra pas à nos questions. La déception est évidemment immense, d’autant que le Baelenois avait bien débuté son combat.
Peut-être un nouveau combat entre les deux hommes pourrait leur retirer cette impression d’amertume...la porte semble ouverte...des deux côtés.
D’un fair-play exemplaire, Jan Hélin mérite en tous cas tout le respect des supporters d’Amaury. C’est cela aussi la boxe (LS)