Depuis 5 mois, les communes ravagées par les inondations mettent tout en oeuvre pour se reconstruire et effacer les stigmates de cette catastrophe naturelle. Un travail de longue haleine qui se poursuivra encore de nombreuses années. A Verviers, les autorités communales présentaient ce jeudi matin leur plan d’actions pour rénover la ville. Bâtiments communaux, écoles et voiries sont au coeur des priorités tout comme les ponts.
Audrey Degrange
Un centre ville et des quartiers entièrement ravagés, c’est le triste spectacle auquel assistent toujours les Verviétois depuis juillet dernier. Si des réparations ont été faites ici et là, il faudra encore du temps pour que les traces des inondations soient complètement effacées. Si le ressenti populaire est à l’abandon, la Bourgmestre souhaite aujourd’hui rassurer, les sparadraps ne sont pas faits pour durer. Toute une réflexion est actuellement menée pour reconstruire Verviers et lui permettre de faire face aux changements climatiques avec un fil conducteur, la résilience. « On a vraiment un projet de verdurisation de notre centre-ville, explique Muriel Targnion. On veut vraiment, de façade à façade, mener une réflexion avec des auteurs de projets qui ont la main verte pour aller rechercher des terres et remettre des espaces verts, des plantations d’arbres, de fleurs dans les différents quartiers pour que demain, ils soient plus beaux mais qu’ils soient surtout plus doux car on sait que la verdure fait diminuer d’un ou deux degrés la température. On va aussi investir, quand on aura les moyens, dans les aides aux façades vertes. Pour les promoteurs, on va pousser à ce que les charges urbanistiques ne se limitent plus à faire un égout ou un trottoir mais plutôt verduriser leur bâtiment. »
Dans le viseur notamment, Patric Huon et son projet O Quai. Un promoteur que le Collège rencontre justement ce jeudi après-midi. « Dans le projet qu’il nous a montré, il y a beaucoup de verdurisation mais avec lui, ce sont d’autres enjeux qui se jouent comme le financement, la faisabilité du projet et aussi la réelle envie de le concrétiser, poursuit la bourgmestre. Puis, ce qui me pose vraiment problème, c’est la réflexion menée par la Région wallonne sur les aménagements en bord de Vesdre. Si elle dit qu’on ne peut plus construire là que va-t-on faire ? On n’a pas de réponse maintenant et on est obligé de poursuivre les discussions avec les projets qui sont sur la table. »
Dans les projets prioritaires, on notera la rénovation de l’Ecole de l’Est et la reconstruction d’une nouvelle école à Ensival. Ainsi que la réhabilitation des ponts communaux. « Le but, c’est de refaire ces ponts, de les embellir et surtout de diminuer leur emprise sur l’eau qui a été un phénomène aggravant pendant les inondations, rappelle Maxime Degey, Echevin des Travaux à la Ville de Verviers. Cette triple réflexion prend du temps mais on peut aujourd’hui annoncer qu’on va reconstruire 11 ponts. »
Pour mener à bien cette reconstruction, c’est le bureau d’études Sea+Partners qui a été désigné. Son idée, garder une ouverture et créer une unité entre les ponts que ce soit par la transparence ou la création de main courante en bois. « Tous les ponts n’ont pas subi les mêmes dégâts, détaille Vincent Servais du bureau d’études Sea+Partners. Certaines piles ont été détruites donc on ne les reconstruit pas, on laisse l’ouverture. Sur des ouvrages fragilisés, on les remplace par des franchissements puis il y a d’autres interventions où on est dans la logique du revêtement, du nettoyage etc. »
Rien que pour ce poste, près de 5 millions d’euros seront investis. L’ensemble des travaux destinés à rendre à Verviers toute sa superbe est lui estimé à 40 millions d’euros et des années encore de chantiers.
