Ils sont 32 co-propriétaires de l’ancienne usine textile Texter. Depuis des mois, la Ville de Pepinster les rencontre pour tenter de racheter leur part. Le prix est estimé par un notaire. L’idée est de démolir les bâtiments et de donner ainsi plus de place à la rivière, de créer aussi une zone d’immersion temporaire pour retenir les eaux. Des eaux qui étaient montées très vite, l’été 2021, à 2,5 mètres à la confluence de la Hoëgne et de la Vesdre, l’épicentre du drame à Pepinster.
"Certains demandent des montants bien au-delà de la valeur de leur bâtiment"
« Nous avons eu des contacts avec toute une série de propriétaires, explique Philippe Godin, bourgmestre de Pepinster. Un certain nombre a marqué son accord, certains ont dit, et c’est leur droit, "on veut conserver notre bien" ou ils exigent des montants qui sont bien au-delà de la valeur réelle de leur bâtiment».
Le risque de perdre 9 millions de subsides
Il faut faire vite. 3 millions d’euros de subsides ont été obtenus pour acheter ces biens, 6 millions d’euros ont été octroyés à la Spaque pour dépolluer le sol, contaminé en profondeur.
Ces subsides, Pepinster en a besoin. Si des impasses subsistent début de l’année prochaine, elle vient de décider d’utiliser l’expropriation, en dernier recours: "Nous avons des délais pour acquérir un certain nombre de biens et il y a urgence car on sait que malheureusement, on aura de nouvelles inondations, dans un délai relativement proche. Il faut absolument qu’on sécurise l’ensemble des bâtiments en amont de la Hoëgne et la seule manière est faire sauter ce noeud de la confluence", détaille le maïeur pepin.
"On veut plus de transparence dans ces négociations avec les propriétaires"
L’opposition, Vivre Pepinster, a voté contre ce plan d’expropriation. Elle soutient à 100% les travaux de sécurisation mais critique le manque d’information autour de ces négociations: « On ne sait pas combien ne sont pas d’accord, combien ont accepté, combien ont refusé et les conditions qu’ils ont acceptées ou les raisons de refus, le prix etc. Sans ces informations, on ne peut pas donner un blanc-seing pour exproprier les gens comme ça. On préfère qu’il y ait une réelle négociation avec les propriétaires », soutient Michaël Hansen, conseiller communal Vivre Pepinster.
"Quand on parle avec l’un ou l’autre propriétaire, il ne convient pas de donner l’état des négociations, car cela peut fausser la suite des discussions qu’on peut avoir. Chaque bien qui est acquis par la commune, avec les fonds de la Wallonie, les prix sont justifiés et passent au conseil communal. Il n’y a rien à cacher", rétorque Philippe Godin.
Plusieurs compromis de vente seraient en passe d’être signés. Des maisons devront aussi être démolies rue Massau. Là aussi, Pepinster est en pleine négociation avec plusieurs propriétaires.
(Aurélie Michel)