Les dernières inondations qui ont dévasté la vallée de la Vesdre ont soulevé de nombreuses questions au niveau de l’aménagement du territoire notamment. Il est d’ores et déjà acquis que le développement territorial en Wallonie devra être repensé. C’est d’ailleurs inscrit dans la déclaration de Politique Régionale qui entend freiner l’étalement urbain et y mettre fin à l’horizon 2050.Pour y arriver, des pistes seront à suivre comme la réduction de la consommation des terres non artificialisées en la plafonnant d’ici 2025, la préservation des surfaces agricoles, le maintien, la réutilisation ou la rénovation du bâti existant, la localisation des bâtiments à construire dans les tissus existants situés à proximité des services et transports en commun, la restauration de la biodiversité.
Une motion, plusieurs mesures
Face à l’urgence de la situation, le gouvernement wallon a placé l’initiative "Stop béton" en tête de ses priorités. Sur le plan local, Spa est bien décidée à montrer la voie à suivre. Hier soir, au conseil communal, c’est dans une belle unanimité qu’une motion Stop béton sur le territoire de la commune déposée par le groupe d’opposition Alternative-plus a été adoptée par l’ensemble des élus. Elle comprend toute une série de mesures à prendre. Citons entre autre la poursuite des investissements en matière d’égouttage, la création de toitures vertes et de jardins d’eau, la rénovation des immeubles plutôt que leur démolition, la mise en place de systèmes naturels pour la récolte et le traitement des eaux, s’abstenir de construire tout bâtiment en zone humide, à la source des cours d’eau, en zone non urbanisable du Plan de Secteur, etc. Dans cette motion, il est également prévu de rendre la fonction de régulateur du Wayai au lac de Warfaaz.
Spa nature : un patrimoine à préserver
« La Flandre a déjà voté plusieurs décrets et semble avoir 10 ans d’avance sur la Wallonie »,indique le conseiller Alternative-plus Frank Gazzard, ravi que sa motion a été suivie par l’ensemble du conseil hier soir. Au nom de la majorité, l’Echevin de l’Environnement Yoann Frédéric en a quand même profité pour tordre le coup à certains clichés tenus par quelques partisans du "Stop béton" qui font parfois le portrait sans nuance d’une ville de Spa qui serait vendue toute entière à la cause des bétonnières. « Les données factuelles du plan de secteur sont éclairantes. En effet, la Ville de Spa est dotée d’un territoire d’une superficie de 3975 ha. Sur ce territoire, seuls 663 ha sont des zones destinées à l’urbanisation… soit 17% du territoire spadois. En plus des ZACC (108 ha), reste un solde majeur de zones non destinées à l’urbanisation, soit 3 128 ha… dont 2102 ha de zone forestière. Les forêts couvrent plus de la moitié du territoire spadois », fait remarquer l’Echevin Yoann Frédéric.
En matière d’urbanisation, la ville de Spa s’est lancée comme défi de reconstruire la ville « sur la ville » au travers d’une politique active en matière de rénovation du centre-ville mais aussi « en développant quelques poches d’urbanisation qui répondent à des cohérences de territoire et dans le respect de balises environnementales sévères », insiste l’Echevin Frédéric. (Manu Yvens)