Est-ce un imbroglio de plus dans la saga du projet de centre commercial à Verviers? Si le torchon ne brûle pas encore totalement entre CityMall et Solidaris, on est encore loin d'un accord. La date butoir du 21 décembre, à laquelle le plan de reprise du projet par CityMall doit être validé par le tribunal de commerce de Bruxelles, approche pourtant doucement. Et c'est au niveau du contrat de vente du bâtiment de la mutualité que cela coince entre les deux parties.
Joint ce mardi par téléphone, Frédéric Fassotte, le porte parole de Solidaris n'a pas souhaité s'exprimer face caméra pour garder, dit-il une certaine sérénité des débats. Mais il nous a quand même fait part de l'incompréhension de Solidaris face à certaines exigences de CityMall.
C'est en 2004 que les premiers contacts vont se nouer entre CityMall et Solidaris. L'enjeu? Le bâtiment de la mutualité, enclavé dans le périmètre dévolu au futur centre commercial. Si depuis toujours, la mutualité marque son accord pour déménager, la seule condition qu'elle met sur la table, c'est de retrouver un autre endroit en centre ville. Car, comme nous le confiait encore le secrétaire général, Pierre Annet, en février 2015, Solidaris entend renforcer son ancrage à Verviers. "Nous souhaitons maintenir un siège important à Verviers, regrouper toute une série d'activités dans un cadre plus accueillant tant pour notre personnel que pour nos affiliés. Si nous avions voulu quitter Verviers, nous l'aurions fait plus tôt. Or, notre bâtiment présente tout de même de sérieux handicaps, notamment en coûts énergétiques. Nous avons donc tout intérêt à ce que le projet se finalise et que nous maintenions une présence forte à Verviers."
Oui mais pas à n'importe quel prix et c'est bien là que cela coince. Si les deux parties s'étaient entendues sur une promesse unilatérale de vente, le timing et les conditions dans lesquels Solidaris devrait avoir quitté ses locaux posent aujourd'hui problème comme nous l'a confirmé ce matin, Frédéric Fassotte, le porte parole de Solidaris."On nous laisse un délai de 18 mois, revus depuis à 19 pour construire un bâtiment de 2500 mètres carrés. Selon, nos experts, il en faudrait plutôt 21".
Autre couac, les modalités de versement du montant convenu par l'achat du bâti. "CityMall nous a transmis un document dans lequel il muscle encore les conditions et là c'est l'incompréhension la plus totale pour nous. CityMall voudrait que l'on s'engage à vendre sans qu'il ait une obligation d'acheter".
En clair, un premier acompte de 10% du montant serait payé à la levée de l'option, 10 autre % six mois plus tard tandis que le solde serait versé le 31 octobre 2018, date à laquelle Solidaris doit avoir déménagé. "Si nous ne sommes pas partis, nous courrons des astreintes de 10 000 euros par jour de retard qui pourront être assorties de dommages et intérêts pour le préjudice subi".
Et là où il devient impossible pour Solidaris de signer en l'état le contrat de vente, c'est la dernière clause ajoutée par le promoteur. "Si nous n'avons toujours pas quitté le 12 novembre 2018, City Mall ne sera pas redevable du solde restant de la vente, en clair, on leur ferait don de notre bâtiment".
Et Frédéric Fassotte d'insister sur le fait que depuis le début Solidaris est pour une relance du centre ville mais qu'il est hors de question pour le conseil d’administration de mettre en danger l'institution ni même de porter le chapeau si échec des négociations il devait y avoir. Pour l'heure, les discussions sont toujours en cours en attendant une éventuelle fumée blanche.