Le promoteur du projet de gîte de 25 chambres et de la salle de 400m2 à Ster-Francorchamps a décidé de suspendre sa demande de permis d’urbanisme. Le bourgmestre de Stavelot, Thierry de Bournonville, en a informé jeudi soir l’ensemble des conseillers communaux.
Le demandeur, le pilote automobile Frédéric Bouvy, dont c’est le quatrième projet touristique à Ster, souhaite organiser une réunion avec les gens du village et le Service de l’Urbanisme pour « trouver les meilleures solutions pour tout le monde ».
« Il y aura donc du dialogue et ils sont prêts à revoir leur projet à la baisse», a souligné le maïeur stavelotain.
« C’est une bonne chose de concerter le comité de quartier car 133 signatures ont tout de même été récoltées dans une pétition. Pourquoi on ne l’a pas fait avant? On peut se poser tout de même la question, a reagi Fabrice Lebrun, conseiller communal CitoyenS! dans l’opposition. Suite aux nuisances sonores et environnementales qu’il pourrait engendrer, on préconise le refus de ce projet aussi longtemps qu’un règlement communal fait défaut. Un règlement communal qui s’applique tant à la construction d’un gîte de très grande capacité (NDLR : plus de 15 personnes) qu’à la transformation d’un bâtiment existant en gîte de grande capacité. Comme cela s’est fait dans des communes voisines. Nous pouvons travailler en commun pour élaborer ce règlement communal ».
La part croissante de gîtes sur leur territoire est une problématique à laquelle sont confrontées de nombreuses communes de notre région. Des gîtes qui augmentent le prix moyen des maisons et rendent plus difficile d’accès l’achat d’une habitation par de jeunes villageois. Le risque étant de voir ces villages se transformer progressivement en "village dortoir" qui perdent leurs traditions et leurs associations.
La Ville de Stavelot reçoit ainsi pratiquement toutes les semaines des demandes pour ouvrir des gîtes de petite et de grande capacité.
« Lorsque ce sont des projets qui ne sont pas encore construits sur un terrain, on dissuade très régulièrement les personnes parce qu’on veille et qu’on souhaite veiller à la quiétude des gens dans les villages, explique l’échevine de l’Urbanisme, Nathalie Rentmeister. Pour ce qui est de la règlementation dont vous parlez, une stagiaire en droit a étudié les possibilités qui existent. Après analyse, au niveau du CoDT (NDLR: code du développement territorial en Wallonie), il n’existe rien. On est en train d’étudier ce qu’on peut faire avec les communes voisines pour remettre un dossier à la Ministre sur le développement excessif des gîtes dans les villages. Il y a des communes qui ont des chartes mais, légalement, ces chartes n’ont pas de poids juridique. Donc, si les personnes veulent ouvrir un gîte et qu’il n’y a pas de modification urbanistique, nous avons très peu d’arguments pour agir ».