Cette ancienne villa de la Chaussée de Theux fait partie de la centaine de bâtiments remarquables du même type que la majorité PS-MR et Nouveau Verviers souhaite préserver. « C’est le patrimoine de notre ville », clame haut et fort l’échevin Réformateur Freddy Breuwer qui a le patrimoine dans ses attributions. Un des principes de la nouvelle ligne de conduite urbanistique adoptée en juin dernier est d’éviter les démolitions des villas comme celle-ci. D’où la décision de refuser un permis pour la construction à la place d’un immeuble à 16 appartements.
Légitimement, le promoteur est allé en recours mais il a surtout été soutenu par le Ministre wallon Carlo Di Antonio lui-même qui lui a accordé le permis malgré l’avis négatif de la ville. Ni une ni deux, un recours a été introduit au Conseil d’Etat. " Nous allons au Conseil d’Etat pour un recours en annulation. Et s’il y a lieu, en suspension si d’aventure, le promoteur voulait démolir plus vite que prévu cette maison dans la mesure où il estime qu’il dispose du permis. Mais nous exercons notre droit de recours. Mais je regrette que le parti du Ministre Di Antonio est venu à son secours alors qu’il a pris une très mauvaise décision pour la patrimoine de Verviers", explique l’Echevin Freddy Breuwer.
Un futur chancre !
Sans trop de surprise, le cdH local suit son Ministre dans sa décision. Mais il explique surtout que le promoteur a travaillé main dans la main avec les services communaux durant de nombreuses années en apportant les modifications au projet souhaitées. D’où son étonnement aujourd’hui de refuser le permis alors que la ville, déclare le cdH, cherche à créer de nouveaux logements de qualité. " C’est une villa qui est relativement jolie mais qui n’a plus été entretenue depuis 6 ou 7 ans. Ca va devenir un chancre ! Personne ne va investir dans une villa isolée à côté d’un autre immeuble à appartements (R+5) et d’un autre plus petit (R+2). Personne ne va aller investir 700 000 euros pour faire quoi ?", explique Claude Orban, Conseiller communal cdH.
Le recours en annulation adopté par tous les partis excepté le cdH voulait marquer le coup. Mais la décision des élus hier soir prévoit aussi un recours en suspension qui, lui, s’il y avait lieu, empêcherait le promoteur de débuter les travaux.