Plus qu’une charte en tant que telle, il s’agit plutôt d’une ligne de conduite que le Collège communal de Jalhay compte mettre en place par rapport à ce qu’on appelle les constructions légères. « La réglementation est assez complexe au vu du nombre de lois et d’arrêtés existants (CoDT, code wallon du logement, code wallon du tourisme, décret sur les terrains de camping, code forestier, etc.) »,a expliqué Eric Laurent, Echevin de l’Urbanisme hier soir au conseil communal.
En Belgique, le phénomène des habitations légères prend de plus en plus d’ampleur. On parle ici de yourtes, cabanes, chalets, tiny houses, roulottes. Pour être considérées comme telles, ces habitations doivent répondre à au moins trois des critères suivants : être démontables, déplaçables, d’un volume réduit ou de faible poids, avec une emprise au sol limitée, autoconstruite, sans étage, sans fondation, ou non raccordée aux impétrants. A Jalhay, on préférera plutôt d’installations légères. « Il faut distinguer la forme et la fonction. Suivant le CoDT, une habitation légère, c’est aussi bien de l’habitat que de l’hébergement touristique, un bureau, ou d’autres activités commerciales »,précise Eric Laurent. A Jalhay, il semble qu’une dizaine de demandes, provenant aussi de promoteurs, soient déjà parvenues sur la table du Collège. Un projet a d’ailleurs été déposé et déjà accepté.
Pas dans les coeurs de villages
La majorité a proposé de ne pas voir ce type d’installations légères grandir dans les cœurs de village càd les zones 1 reprises dans la charte d’urbanisme. « C’est une architecture qu’il n’est pas facile d’intégrer avec les bâtiments existants. Les espaces verts comme les cours et jardins sont à préserver. De plus, une trop grande proximité pourrait rapidement entraîner des conflits de voisinage », justifie l’Echevin Laurent. En dehors de ces zones 2, les habitations légères seraient éventuellement autorisées à condition qu’elles soient situées dans un rayon de 10 mètres maximum d’une construction déjà existante sur la même parcelle. Elles devraient aussi être implantées à minimum 4 mètres des limites de propriété. Pas question non plus de voir ce genre d’habitations sur un terrain vierge de toute construction ou dans un lotissement.
De manière générale, la commune analysera chaque demande au cas par cas. Y compris si elle émane d’un groupe de personnes qui souhaitent vivre de manière alternative en habitat groupé. Une des conditions serait notamment de voir cette habitation légère implantée sur un terrain de minimum 500 mètres carrés.
La commune exigera aussi qu’une publicité suffisante soit assurée afin que les riverains en soient informés. « Par ailleurs, une durée de permis renouvelable de 5 ans est proposée. Les habitations légères devront encore respecter les normes de salubrité et les critères de surpeuplement visés dans l’arrêté du gouvernement wallon »,insiste encore l’Echevin Eric Laurent.
L’opposition s’abstient
Dans l’opposition, le groupe Oser Jalhay-Sart soutient la possibilité d’installer des habitations légères mais il n’approuve pas la manière dont le Collège traite ce dossier. « La charte ou ligne de conduite est floue sur certains aspects. Notamment, la notion de cœur de village qui n’a aucune signification d’un point de vue juridique. Cette charte introduit une discrimination entre les habitants en fonction de leur position géographique. Cela est contraire à l’objectif sociale affiché »,explique Pierre-François Vilz, conseiller communal Oser Jalhay-Sart qui s’est abstenu au moment du vote. L’autre groupe d’opposition Choisir Ensemble s’est lui aussi abstenu. Précions que cette ligne de conduite adoptée hier soir devrait être inscrite dans le futur guide communal d’urbanisme. (Manu Yvens)