Le projet de construire un village vacances neutre en CO2 sur le site de Mambaye, sur les hauteurs de Spa, n’a pas toujours suscité l’enthousiasme espéré par les promoteurs. Surtout auprès des riverains qui, à coup de réclamations et interpellations, ont fait part de leurs griefs auprès des autorités communales. Ce projet déposé par IDM Group et Spa Monopole consiste à construire 150 maisons passives et une centaine de maisons unifamiliales sur un site de 30 hectares.
Il y a quelques jours, un couac de taille est venu perturber la marche à suivre puisque le Schéma d’Orientation Local (SOL) dit de « Mambaye-Hoctaisart » a été refusée par le Ministre wallon Willy Borsus à la suite d’une erreur administrative. La Ville de Spa ne compte pas pour autant renoncer au SOL. Car une nouvelle procédure d’élaboration va être engagée d’ici peu avec à la clé études d’incidence et enquête publique. Bref, on repart à zéro même si ce ne sera pas d’une feuille blanche a indiqué l’Echevin en charge du dossier Yoann Frédéric (PS). « Mais on peut considérer qu’on est reparti pour un an de procédure avant toute éventuelle adoption… », a-t-il précisé hier soir au conseil communal.
Les citoyens mieux écoutés ?
Par la voix du conseiller Yves Libert, le groupe Osons Spa a fait savoir que cette annulation pourrait réjouir certains mais qu’elle interpellait pour différentes raisons. « Le coût de la création du SOL va être doublé ! Les promoteurs du projet ont également d’ores et déjà déploré ce coup d’arrêt et déclaré que celui-ci leur cause un dommage important ».
Pour le groupe d’opposition Alternative-plus, ce refus par le Ministre wallon compétent est une nouvelle chance de tenir réellement en compte de l’avis des citoyens spadois. « Les habitants ont, par exemple, de grandes craintes pour la sécurité routière dans la rue de Barisart et les voiries voisines. D’autant plus qu’on ne sait toujours pas le nombre moyen de vacanciers qu’il acceptera sur le site », explique Frank Gazzard, conseiller communal Alternative-plus.
La mobilité devra être prise en compte
De nombreuses questions toujours sans réponse sur la mobilité restent posées dans ce dossier. Elles portent sur le risque de sur-fréquentation au cœur de la forêt de Mambaye et en lisière de deux zones Natura 2000, sur les conditions de circulation des usagers « mode doux » entre le village de vacances et le centre de la ville. « Il s’agira aussi de se poser la question de l’aménagement de la rue de Barisart entre le Château d’Alsa et la place Verte pour sécuriser les piétons et les cyclistes », a fait remarquer le conseiller Alternative-plus qui s’inquiète également du sort qui sera réservé aux arbres qui bordent la rue de Barisart et des futures bandes cyclables suggérées comme aménagements de sécurité. « Où se parqueraient tous les riverains du pied de la rue Jean-Philippe de Limbourg jusqu’au début de la rue de Barisart qui ne disposent pas de garage ? » s’est demandé le conseiller Frank Gazzard.