Le gouvernement wallon veut supprimer la prime à l'emploi que peuvent obtenir les TPE (moins de dix personnes) qui engagent. L'Union des Classes Moyennes s'insurge! Pour l'UCM, c'est tout le contraire de ce qu'il faut faire dans une région où le chômage reste une préoccupation majeure et où le coût du travail est le principal frein à l'embauche.
"En l'espace d'un trimestre seulement, une moyenne de 130 TPE affiliées chez nous effectuent des démarches pour bénéficier de ces aides à l'emploi", explique Valérie Saretto, la Secrétaire générale de l'UCM de la Province de Liège, en précisant bien "Et je ne parle ici que des entreprises affiliées à l'UCM". Il est clair que cette mesure concerne donc de nombreuses entreprises de notre arrondissement, dont le tissu économique est fortement composé de TPE.
Pour rappel, la prime wallonne à l'emploi soutient les TPE qui grandissent et engagent. Le montant maximum est de 3.250 € par emploi créé, avec un bonus de 1.750 € pour le premier salarié. Cette aide n'est octroyée que si l'entreprise maintient l'emploi créé pendant deux ans minimum. Une TPE ne peut pas introduire plus de cinq demandes en cinq ans.
En 2015, 3.795 primes de ce type ont été octroyées pour un budget global de quelque 16 millions € en Wallonie. Des chiffres qui, selon l'UCM, démontrent l'intérêt de la mesure et de son succès important auprès des patrons de petites structures, qui ont besoin d'un coup de pouce pour engager.
Mais voilà, le gouvernement wallon annonce son intention de modifier le système des primes à l’emploi pour les très petites entreprises (TPE) et en rend les conditions d’octroi plus strictes.
"Pour l'UCM, ce serait un très mauvais signal envoyé aux TPE qui se battent pour créer de l'emploi en Wallonie. Les dernières études menées auprès des PME montrent que la très grande majorité d'entre elles (71 %) souhaitent se développer et que 77,3 % ont un réel potentiel de croissance. Quand on interroge les patrons sur les freins au développement, le premier cité est... le coût du travail.", s'insurge l'Union des Classes Moyennes.
Mais cette mesure devient carrément insupportable aux yeux de l'UCM lorsque l'on apprend que le gouvernement souhaite que cette suppression soit rétroactive et porte sur les emplois créés à partir du troisième trimestre 2014. "Ce n'est pas correct. Lorsqu'il engage un travailleur, un patron d'entreprise tient évidemment compte de cette aide et l'intègre dans ses prévisions. Si quelques mois après, il apprend que cette aide disparaît, cela devient évidemment compliqué pour lui", enchaîne Jean Jugling, Directeur de l'UCM - Arrondissement de Verviers.
Les partenaires sociaux wallons, dans un avis qu'ils viennent de rendre au Conseil économique et social (CESW), s'opposent à cette rétroactivité. L'UCM invite le gouvernement wallon à revoir sa position.