Le bassin inférieur de la centrale hydro-électrique de Coo est vidé pour la première fois depuis sa mise en service en 1971. Sa construction, comme du reste de la centrale, a nécessité d’énormes moyens. Georges Blaise s’en souvient. Cooytais, il a travaillé toute sa carrière dans cette centrale unique en Belgique.
À 22 ans, Georges Blaise, est engagé à la Centrale hydro-électrique de Coo. Il ne l’a jamais quittée. Aujourd’hui retraité, il garde un œil bienveillant sur son bassin inférieur depuis son jardin. Avant 1967, il n’y avait que des prairies traversées par un méandre de l’Amblève. Puis, les machines et les ouvriers sont arrivés.
"Il y a eu jusqu’à 400 ouvriers"
"Il y a eu jusqu’à 400 ouvriers qui ont travaillé ici. On fermait les mines à ce moment-là du côté de Charleroi donc ces gens-là ont retrouvé du travail ici comme mineur et ils logeaient ici. Il y avait trois baraquements pour le personnel, se souvient Georges Blaise. À cette époque-là, il n’y avait pas de tunnelier. Il fallait faire sauter la roche à la dynamite, dégager, étançonner... C’étaient des techniques utilisées aussi dans les mines donc ce personnel était approprié pour effectuer ce travail".
Des peurs suite à la rupture du barrage de Fréjus
Cette première centrale hydro-électrique de forte puissance ne s’est évidemment pas construite sans heurt. Si les travaux ont fait du bruit, le projet aussi.
"C’est comme tout projet, que ce soient les projets d’éoliennes, de ligne à haute tension, il y a toujours des réticences au départ. Ici, à Coo, il y avait aussi une crainte, car le barrage de Malpasset, à Fréjus, venait de crouler donc il y avait des craintes: "Encore un barrage? Vous avez vu, il y en a un en France qui a lâché". Ça, c’était une chose. Une deuxième chose, c’était l’intérêt financier des agriculteurs, explique le Cooytais, Georges Blaise.
700.000 euros de redevance pour Trois-Ponts, rien pour Stavelot
Si tout le bassin inférieur est sur le territoire de la commune de Stavelot, les bassins supérieurs et, surtout, les turbines se situent sur Trois-Ponts. Une implantation qui rapporte chaque année quelque 700.000 euros à la commune de Trois-Ponts et rien à la commune de Stavelot.
Le Roi Baudouin en visite
Une fois sa construction terminée, il est inauguré en grandes pompes: "L’inauguration officielle a eu lieu avec le Roi Baudouin. Il a atterri ici avec son hélicoptère. Nous, à la centrale, on nous avait tous planqués. On devait se cacher! Et alors, il a fait la visite avec le directeur et les directeurs de Bruxelles".
La centrale de Coo reste unique en Belgique. Et plus que jamais d’actualité avec les énergies durables. Elle peut absorber l’électricité excédentaire de panneaux solaires ou d’éoliennes pour la restituer ensuite quand leurs productions chutent. (Aurélie Michel)