Ce lundi, la commune de Jalhay a remis en location 6 hectares de terrain agricole à Surister. Sept candidats locataires se sont déjà montrés intéressés. Il faut dire qu’à Jalhay, les agriculteurs sont nombreux et les terrains exploitables diminuent, certains étant aujourd’hui construit.
Disposer de terres est encore plus difficile pour les jeunes qui se lancent dans l’agriculture. Au rachat de l’exploitation s’ajoute souvent des investissements. Et les prix des terrains agricoles se sont envolés ces dernières années suite à la spéculation foncière d’investisseurs (46.800 euros l’hectare en moyenne en Belgique).
"C’est beaucoup trop cher. Question de rentabilité, si on devait acheter tout, ce ne serait pas possible, explique Philippe Mager, jeune agriculteur jalhaytois. Pour un jeune qui commence, c’est toujours mieux d’avoir des terrains grâce à des baux. Cela permet de ne pas devoir faire face à des prix exhorbitants".
Pour départager les concurrents locataires le plus objectivement possible, Jalhay s’appuyait sur un règlement communal. Le bail à ferme étant complètement remodelé depuis le 1er janvier 2020, la commune de Jalhay a dû revoir ses critères. Changement de taille : fini les baux à quasi perpétuité
Certains candidats sont aussi dorénavant exclus : ceux n’ayant aucune formation agricole ou aucune expérience. Ceux qui exploitent déjà une superficie de plus de 125 hectares ou ne sont pas en règle au niveau de la législation fiscale et environnementale.
"La région wallonne a aussi voulu - je pense que de côté-là, elle a très bien fait - favoriser les jeunes agriculteurs, précise Marc Ancion, échevin de l’agriculture à Jalhay. Un agriculteur de moins de 35 ans se voit attribuer de suite 40 points et entre 35 et 40 ans, je pense qu’il a 32 points donc cela permet de les aider".
A ces critères d’attribution, Jalhay a ajouté les siens, comme la proportion entre le nombre de bêtes et le nombre d’hectares de l’agriculteur.
"On prend en compte les emprunts qui sont consentis par l’agriculteur dans le cadre de son activité professionnelle, explique l’échevin de l’agriculture à Jalhay. Si un agriculteur exploite sa ferme en bio, il est avantagé parce qu’un agriculteur bio a besoin de plus de terrains qu’un agriculteur conventionnel. Un agriculteur qui a plusieurs enfants sera favorisé. De même lorsqu’un agriculteur et sa compagne vivent exclusivement de l’agriculture, ils seront favorisés également".
Les 6 hectares de terrains agricoles communaux seront attribués le 2 mars. (Aurélie Michel)