Pourquoi nos cultivateurs arrachent-ils leurs pommiers et poiriers?

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Une centaine de fruiticulteurs ont manifesté ce lundi à Bruxelles. Parmi ceux-ci, plusieurs sont venus, en tracteur, du Pays de Herve. Ils protestent contre le prix d’achat des grands magasins. Ils estiment les marges mal réparties entre les producteurs et les supermarchés. Nous avons rencontré un producteur de fruits du Pays de Herve. Son coeur était avec ses collègues à Bruxelles, mais il n’a pas pu aller manifester suite à des problèmes de santé. Ses poiriers et pommiers, il les a tous arrachés.

Ici, les poiriers et pommiers s’étendaient sur 200.000 m². A la Ferme de Wichampré, on est arboriculteur depuis 4 générations. Bernard vient de tout arracher, tout ce que les aïeux avaient mis du temps à planter...

« C’est une décision qui a été très dure à prendre. On a commencé par un petit morceau, et puis la situation a continué de se dégrader, alors on arrache un peu plus, un peu plus... Au final, il y a 20 hectares qui ont disparu», explique Bernard Vandeberg, producteur de fruits à la Ferme de Wichampré

"Qui travaille pour perdre de l’argent?"

Produire des pommes et des poires lui coûtait de l’argent. Il travaillait toute l’année, à pertes:« En 1989, on vendait les fruits à 40 francs, c’est un euro. Aujourd’hui, on les vend à 30-35 centimes. On a des coûts de production qui ont explosé en 30 ans. Tout a augmenté, mais aucun intermédiaire de la chaîne ne veut en tenir compte et on est toujours en train de nous descendre les prix, mais on arrive à un moment où ce n’est plus possible. Et voilà pourquoi on est en colère »

La concurrence de la Pologne 

A la flambée des coûts de l’électricité, des engrais, de la main d’oeuvre s’ajoute la diminution des exportations.

« Le contexte a énormément changé, signale Bernard Vandeberg. La Pologne a reçu énormément de subsides pour planter des pommiers et maintenant, des poiriers. Ils ont des législations plus laxistes par rapport aux nôtres et il y a aussi l’embargo avec la Russie depuis 2014. Maintenant, la guerre. Nos exportations vers là, sont très compliquées".

Des asperges, des cerises et des fraises

Des asperges, des cerises et des fraises remplacent aujourd’hui les vergers. Le Thimistérien a décidé de vendre en direct, sans intermédiaire.

 « Une solution pour tous les producteurs, ce serait de pouvoir avoir une centrale en Wallonie où on pourrait aller amener nos fruits et ces fruits-là seraient ensuite redistribués dans les grandes surfaces et dans les magasins de Wallonie »

Et pour que demain, des fruits et légumes soient encore produits dans nos campagnes, la ferme de Wichampré le rappelle aux consommateurs : achetez belge et wallon !

(Aurélie Michel)

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