Ils fleurissent un peu partout ! Et pourtant, les commerces de cannabis légal auront bien du mal à planer sur le marché à Spa. La majorité a adopté hier soir une réglementation qui interdit leur implantation à moins d’un kilomètre d’une école, d’une église ou d’un centre culturel. A peine ouvert en début de semaine, le magasin de la rue Royale a été fermé sur ordre de police. "Le jour de l’ouverture, j’ai eu la visite de la police pour faire fermer l’établissement parce que je n’avais pas fait venir les pompiers. Apparemment, la Bourgmestre m’avait envoyé un mail en ce sens mais je ne l’ai pas vu directement. Mais à ce moment-là, il n’y avait aucune interdiction d’ouvrir mon commerce. On me disait juste que je devais avoir une autorisation des pompiers", explique Sharon Lemoine, Commerçante.
Aucune autorisation
Son de cloche différent du côté de la ville de Spa qui dit avoir été mis devant le fait accompli. "Ce magasin a ouvert sans aucune autorisation. Nous n’étions pas informés de son ouverture si ce n’est via des affiches qui avaient été apposées. Quand on a lu dans la presse qu’il comptait ouvrir la semaine suivante, nous leur avons écrit pour leur dire qu’il leur fallait une autorisation de sécurité incendie comme pour n’importe quel autre établissement acvessible au public", répond la Bourgmestre Sophie Delettre.
En Belgique, le cannabis légal a le vent en poupe. Aucune loi n’interdit sa vente. Comme ici, à Verviers, les clients auraient découvert des produits aux vertus relaxantes et anti-douleurs. "On y aurait trouvé du chanvre à base de CBD, des huiles, des baumes pour l’eczéma ou le psoriasis, pour les douleurs musculaires. Des produits naturels et bio", explique encore Sharon Lemoine. " Nous ne voulons pas d’amalgame. On veut protéger les jeunes et cette protection passe par le fait de pouvoir leur expliquer clairement que ce n’est pas la même chose et qu’on n’accepte pas ce type d’amalgame à Spa", rétorque Sophie Delettre.
Trois-Ponts, Verviers et bientôt Eupen
La majorité MR ne remet pas en cause la légalité de la vente de cannabis mais elle avance des arguments de sécurité publique pour justifier l’interdiction de shop de ce type sur son territoire. Quitte à devoir faire face à des ventes clandestines dans les rues. "Ce genre de vente pourrait en effet se faire dans la rue mais nous avons des services de police qui sont conscients de ce qui se passe. Il faut leur faire confiance à ce niveau", explique encore la Bourgmestre MR de Spa.
Sharon Lemoine, elle, déchante. Elle a investi 10 000 euros dans son enseigne à Spa et a dû licencier la personne qu’elle avait engagée. Pendant ce temps, des shops de cannabis continuent à s’implanter chez nous. Après Trois-Ponts et Verviers, un troisième magasin va prochainement s’ouvrir à Eupen. (MY)