Action transfrontalière des agriculteurs ce matin sur la E40 à hauteur d’Eynatten. Une vingtaine de tracteurs et quelques dizaines de manifestants s’étaient rassemblés sur le pont surplombant l’autoroute pour dire stop aux différents traités de libre échange actuellement négociés avec l’Union européenne.
Audrey Degrange
CETA, TTIP, Mercosur, Jefta ont donc été symboliquement piétinés, comme un exutoire parfois pour certains de ces agriculteurs venus des quatre coins de l’Europe. Tous unis pour dire stop à ces accords de libre échange qui tuent l’agriculture paysanne et bradent la qualité des produits agricoles "On voit déjà que certains aliments qui viennent du Canada sont traités à l’atrazine. Moi, j’étais petit que cétait déjà interdit donc tout ce qu’on nous avait promis, que la qualité serait conservée chez nous, c’est du blabla et ce n’est pas logique" s’insurge Luc Hollands, Responsable FUGEA
Sans parler de la concurrence entre agriculteurs que l’Union européenne est elle-même en train de générer en signant ces traités internationaux " C’est vraiment un effet pervers de l’Europe" explique Guy Franck, Président du MIG "On produit la même chose et on nous met en concurrence avec la Pologne, la France, etc pour que tout soit à moindre coût"
Solidaires, les agriculteurs le sont. C’est pourquoi, c’est à la frontière entre la Belgique et l’Allemagne que 17 organisations syndicales européennes avaient décidé de se rassembler ce matin pour rappeler qu’elles sont confrontées aux mêmes réalités. Mais aussi pour soutenir l’avocat général qui rendra mardi prochain devant la cour de Justice européenne ses conclusions sur les tribunaux d’arbitrage que le CETA pourraient créer. Des tribunaux relevant d’une justice privée et qui seraient l’objet de tous les dangers. "Si les juges ne disent pas non au CETA mardi alors ils peuvent déjà être assurés que nos actions vont aller crescendo" prévient Christian Wiertz, Vice-Président du MIG. "Ces traités sont nocifs pour le bien-être des gens mais aussi pour le climat, ils ne profitent qu’aux multinationales"
Les agriculteurs plaident donc pour un retour à un souveraineté, à une agriculture raisonnée et raisonnable, respectueuse de l’environnement. Et ils espèrent que les citoyens sanctionneront tout manque de cohérence le 26 mai prochain lors des élections fédérales et européennes.