La guerre en Ukraine a de nombreuses conséquences, dont l’augmentation du prix de certaines matières premières. L’asphalte, qui contient un dérivé du pétrole, n’y échappe pas. Son prix augmente, mettant à mal certaines rénovations de voiries dans nos communes.
Des travaux de voirie sont actuellement mis à mal par le prix des matières premières dans les communes de notre arrondissement. À Stavelot, chaque année, des travaux d’enduisage sont entrepris pour entretenir les voiries. Cette année, après une discussion entre le bourgmestre et l’échevin des Travaux ça ne sera pas le cas en l’état. "D’habitude, nous investissons 300 000 à 350 000 euros à cet effet. Le bitume a augmenté et on nous annonce que ça risque de se poursuivre", indique le bourgmestre, Thierry de Burnonville.
Par contre, les travaux déjà entrepris seront finalisés. Dans d’autres communes de notre arrondissement, même son de cloche. À Verviers, notamment, où l’échevin des travaux constate que des choix vont devoir être faits. Ce sont les dossiers sur fonds propres qui risqueraient d’être reportés.
En plus de la hausse des prix des matériaux, un décret entré en vigueur en 2020 est venu augmenter la note. "Le décret Walterre est entré en vigueur le 1er mai 2020. Sur le principe, c’est vraiment bien, car cela force les communes à traiter les terres polluées. Cependant, on parle de 2 millions d’euros alloués à ça depuis le 1er mai 2020. Pourtant, la région ne nous finance pas plus pour la cause", détaille l’échevin des Travaux verviétois. L’échevin verviétois voudrait agir pour que ce décret soit adapté.
"Les entrepreneurs payent actuellement pour travailler"
En parallèle, les intéressés se demandent comme les autres si nous sommes au début ou à la fin de l’augmentation du prix des matériaux... Impossible d’avoir des certitudes, les entrepreneurs de la région sont donc inquiets pour la suite. "Tout a augmenté et j’espère que nous sommes au pic de cette augmentation. J’espère que l’Etat trouvera des solutions pour que ça n’augmente pas plus. Le prix de vente d’une tonne d’asphalte a augmenté de 30% entre maintenant et début mars. Certains marchés ont des formules de révision, d’autres pas. Tous les entrepreneurs ont entamé des discussions avec leurs clients pour revoir les coûts à la hausse. On ne sait pas sur quoi elles aboutiront, mais il faut comprendre qu’actuellement les entrepreneurs payent de leur poche pour réaliser les travaux", détaille Marcel Baguette, le patron de l’entreprise du même nom.
Actuellement, Marcel Baguette a son carnet de commandes plein. Ce qu’il constate, c’est simplement que les chantiers en cours ne sont pas rentables pour le secteur de la construction. Il espère comme les autres que les prix rendus avant la guerre pourront être adaptés pour rentrer dans ses frais. Les entrepreneurs de la région attendent donc avec impatience une baisse du prix des matières premières pour que la situation redevienne plus vivable, aussi bien du côté des entrepreneurs que des pouvoirs publics. (P.J.)