Le salon de l’agriculture s’est ouvert il y a quelques jours au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Cette semaine, une agricultrice de Stavelot y a fait un rapide passage pour présenter le fromage qu’elle fabrique à partir des ses vaches Bleues Mixtes, une race historique belge qui a frôlé la disparition.
Passage habituel pour les personnalités politiques françaises, le Salon de l’agriculture de Paris a d’abord pour objectif de mettre l’agriculture et les agriculteurs en avant. Au milieu de dizaines de races bovines, Fabienne Remacle de la Ferme des grandes Fagnes, avait été invitée pour attirer la lumière sur la Bleue Mixte, une race transfrontalière franco-belge.
" La Bleue mixte, c’est toute l’histoire de la famille. Elle est implantée depuis toujours sur l’exploitation de nos grands-parents et de mes parents bien sûr. A 500 mètres d’altitude, nous sommes en Haute-Ardenne sur des terrains de fagnes qui nous permettent d’exploiter cette race sans problème ", raconte l’agricultrice.
La bleue mixte est pourtant une race historique de nos régions mais les politiques agricoles européennes ont eu tendance à pousser les agriculteurs vers des races à plus gros rendements laitiers, pourtant la bleue mixte n’est pas dépourvue de qualités. " La Bleue mixte est résistante et demande peu de soins. Elle se nourrit principalement d’herbe. Puisque nous n’avons pas de céréale et que noius travaillons en bio, cela nous convient très bien".
Et c’est donc avec le lait de cette race, que la ferme stavelotaine a développé son produit phare, un fromage au lait cru récemment primé au concours des fromages de chez nous. " En 2019, nous avons eu la possibilité de produire notre pavé bleu qui était vraiment lié à la race".
C’est ce genre de valorisation du lait qui redonne aussi à la Bleue mixte de la rentabilité. Du coup, la race reprend de l’essor et le cheptel est passé de 500 animaux il y a une vingtaine d’années à près de 5000 en Belgique aujourd’hui. "On a la chance d’avoir des partrenaires comme Elevéo et l’Union Bleue du nord qui défendent corps et âme cette race. Nous mêmes en tant qu’agriculteurs, on tient à cette race et on se bat pour la maintenir en activité".
Et le label Divine Bleue devrait participer à la sauvegarde et au développement de la race, c’est l’espoir de Fabienne dont les vaches n’étaient pas venues à Paris. (Jacques Leunis)