Depuis que le conflit entre Russes et Ukrainiens s’est intensifié, les bourses internationales sont chamboulées. Les entreprises internationales belges, souvent présentes en Europe de l’Est, se posent de nombreuses questions. Rencontre avec l’administrateur délégué de NMC pour en apprendre plus sur ce sujet.
Le groupe NMC est un des fleurons de l’économie belge. De la matière isolante, au boudin de piscine en passant par la décoration, il produit et vend de nombreux objets de notre quotidien partout dans le monde, notamment en Russie et en Ukraine. "Nous avons 2 chefs de vente qui desservent les marchés de l’isolation technique et de la décoration intérieure en Ukraine. En Russie, nous avons une centaine de collaborateurs actifs dans le domaine de la décoration principalement. Nos collaborateurs ukrainiens sont en fuite, ils se cachent, car ils étaient à Kiev. Ils sont maintenant à l’abri et on est en contact journalier avec eux", détaille Hubert Bosten, l’administrateur délégué du groupe NMC.
"Le flux des matières premières est plus complexe, le prix des énergies augmente..."
En parallèle, la direction est en communication avec son site de production russe. Cela fait 20 ans que le groupe investit en Europe de l’Est. Différentes causes remettent en question l’avenir de leur collaboration avec ces pays. La production reste, malgré tout, encore active sur place et NMC voudrait réellement que cela perdure et que la guerre s’arrête pour garantir l’avenir de ses employés. "Plusieurs conséquences de ce conflit nous préoccupent. Le flux des matières premières est plus complexe, le prix des énergies augmente... Nous sommes dans une situation de doute. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Nous ne savons pas encore vraiment dire quelles seront les conséquences à court ou moyen terme sur NMC", indique l’administrateur délégué du groupe NMC.
"Aucune solution miracle n’existe"
Les deux dernières années ont été assez imprévisibles pour l’ensemble des entreprises de notre pays. Malgré cela, en 2020, l’entreprise a réalisé un bénéfice net de 25 millions d’euros. Ensemble, l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie représentent 14 % du chiffre d’affaires du groupe. Les décisions européennes sur le plan économique compliquent les transferts d’argent et de biens, ce qui va forcément réduire cette partie de leur chiffre d’affaires.
Une situation semblable pour beaucoup d’entreprises européenne et belge avec lesquelles NMC communique régulièrement. "Nous vivons une période très instable. On tente de trouver des solutions avec nos collègues, mais c’est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait. Cela aide de partager ses problèmes, mais aucune solution miracle n’existe", conclut-il.
Des problèmes économiques partagés
Trouver de quoi se réinventer. Le groupe imagine déjà comment maintenir l’activité dans les pays de l’Est. Une des solutions est de se tourner vers des matières premières plus locales, notamment pour éviter de les envoyer sur place depuis l’Europe.
Avec ses 22 sites d’exploitation répartis dans 16 pays et plus de 1600 employés, NMC est un géant difficile à ébranlé. Ce n’est pas le cas d’autres entreprises de notre région qui auront plus de mal à s’adapter si la guerre est amenée à durer. (P.J.)