Il y a trois ans à peine, l’entreprise Munters faisait la une de l’actualité économique en décrochant un important contrat de fourniture de blocs réfrigérants pour le géant américain Facebook. Aujourd’hui, ses 161 ouvriers et 55 employés déchantent : l’entreprise va fermer. 216 emplois vont être perdus ! Depuis plusieurs mois, les syndicats dénonçaient un management défaillant à leurs yeux. Leurs craintes sont aujourd’hui confirmées." Les commandes étaient pourtant là ! Mais ils ont connu d’énormes problèmes d’organisation. On a doublé le personnel en plus ou moins deux ans. Pour 2018, le manque d’organisation a provoqué l’arrivée massive d’intérimaires et l’accumulation de milliers d’heures supplémentaires (14 000 !) de manière à pouvoir le compenser. Malgré tout, les commandes n’ont pas été honorées", explique Stéphane Breda, permanent FGTB.
" Ca fait pas mal de temps qu’on dénonce la gestion catarsophique de l’entreprise. On s’est rendu compte qu’on allait droit dans le mur mais on ne nous a pas écoutés. Qu’on se rende bien compte qu’on ne parle pas ici de réorganisation ou de restructuration d’entreprise mais de fermeture pure et simple" ! réagit René Petit, Secrétaire régional ACV-CSC Metea.
La veille d’une action de grève nationale
L’annonce de la fermeture a été faite hier soir lors d’un conseil d’entreprise. La veille donc d’une action de grève nationale qui surprend d’autant plus les organisations syndicales. "Quand on voit qu’on se préoccupe plus de l’heure à laquelle on va programmer un conseil d’entreprise (CE) pour ne pas influencer une action en Bourse plutôt que de prendre la réaction des travailleurs, c’est révoltant", déclare encore René Petit. Ce matin, une cinquantaine de personnes se sont regroupées devant l’entrée de l’entreprise. Au moment de la reprise de l’entreprise Toussaint-Nyssenne en 2008, le groupe suédois Munters affichait un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros. Aujourd’hui, l’entreprise annonce des pertes de 5 millions d’euros et des perspectives peu encourageantes.
Assemblée du personnel demain matin
"Notre crainte, c’est que la direction décide de déplacer l’activité ailleurs. A présent, on va entrer dans la phase 1 de consultation. Je tiens fermement à ce que les responsables de l’entreprise répondent aux 211 familles qui se retrouvent sur le carreau", prévient déjà Stéphane Breda.
Demain matin, une assemblée du personnel est programmée. Dans quinze jours, une première réunion permettra de définir un calendrier de négociations. La maison-mère a d’ores et déjà annoncé la fermeture de l’entreprise au mois de septembre. (Manu Yvens)