Passionnée de voyages, Yesmina Hantout organise, depuis quatre ans, un événement pour les entreprises à Tanger, pour intensifier les liens entre la Belgique et le Maroc. Cet événement est couronné par un dîner de gala, « Un Chef Belge à Tanger ».Elle participe aux missions économiques organisée par l’AWEX, ce qui lui a permis d’élargir son réseau et d’ouvrir un bureau à Tanger.
Le samedi 14 mars, elle reçoit l’information de la fermeture par le Maroc de son trafic aérien .
Le pays prend la décision de fermer ses frontières afin d’éviter la propagation du coronavirus sur son territoire. Ses sœurs étant à Tanger, elle prend contact avec le Ministère des Affaires étrangères qui la rassure : tout sera mis en place pour le rapatriement et « tout citoyen belge a le droit de rentrer dans son pays ».
Mais sur le terrain, seuls les ressortissants espagnols peuvent quitter le Maroc par Ceuta (une enclave espagnol au Maroc) pour rejoindre leur pays .
Les événements vont se précipiter : « Sur la page Facebook « Ambassade de Belgique au Maroc », indique Yesmina Hantout, je poste alors ce simple message pour éviter l’affolement : « Tout citoyen belge à le droit de rentrer pays » . Mes sœurs me demandant de l’aide, je prends alors contact avec le chef d’escale Tuifly qui m’informe que c’est le chaos complet à l’aéroport et que les ressortissants sont totalement dans un état de panique . »
Une véritable opération de rapatriement.
Yesmina comprend alors que Tuifly n’assure plus le rapatriement pour la Belgique, alors qu’il continue à le faire pour d’autres pays. En contact permanent avec le consul honoraire de Belgique, elle reçoit régulièrement des informations qu’elle relaye sur facebook . Beaucoup de personnes la contactent en message privé, pour échanger sur la situation et voir comment agir.
C’est donc une véritable organisation de rapatriement qu’elle va organiser par le biais des réseaux sociaux : elle transmet des informations sur les vols, aide à acheter des billets ou donne des informations sur les vols maintenus ou annulés .
« J’ai dû parfois trouver des solutions originales, poursuit-elle, comme pour ce belge qui , là-bas, n’avait pas de carte de crédit mais seulement du liquide et ne pouvait donc pas acheter un billet. C’est un ami qui a acheté pour lui le billet à partir de la Belgique . La situation était tellement confuse que des vols programmés étaient annulés puis maintenus, ce qui a fait que certains ont acheté plusieurs billets. Par ailleurs, il fallait rassurer car les personnes étaient vraiment perdues . Je leur ai prodigué des petits conseils comme prendre un bon repas, se munir de bouteilles d’eau voire d’imprimer préalablement leur billet, des gestes si simples mais qu’on oublie dans une situation de stress. »
Comme elle est en permanence en contact le Consul Honoraire Belge à Tanger et l’amicale Belge au Maroc, elle relaye les informations entre le consul et les candidats au rapatriement : elle communique leurs coordonnées pour qu’ils soient suivis sur place. Elle garde avec eux le contact jusqu’au décollage . Heure après heure, la situation va évoluer.
Tous les vols sont alors annulés.
« Les autorités belges, indique-t-elle, ont fait tout leur possible pour assurer tout le rapatriement par Ryannair. Mais le vendredi soir, jour du couvre-feu national, il était impossible de circuler sur la voie publique. Les autorités marocaines ont pris la décision d’annuler tous les vols. Je vous laisse imaginer le désarroi de plus de 200 personnes. La situation n’est d’ailleurs pas encore totalement résolue, il reste encore certains de nos compatriotes au Maroc. Actuellement je recense tous les ressortissants belges encore bloqués au Maroc et je transmets les informations aux autorités belges au Maroc ».
U.O.
