À l’hôtel Van Der Valk de Verviers, la situation n’est pas toute rose comme dans tous les établissements du secteur Horeca. Le directeur des hôtels du groupe en Province de Liège a accepté de nous éclairer sur ses difficultés.
Cela fait un an que notre pays a opté pour le confinement pour lutter contre la Covid. Depuis le début de cette crise sanitaire, l’Horeca est un des secteurs les plus touchés. Même si les hôtels ont été moins ciblés que les cafés et les restaurants, la situation n’est pas plus rose lorsqu’on s’intéresse à leurs comptes.
"Un hôtel comme celui-ci a sensiblement 100 000 € de frais fixes par mois. Or, un restaurant qui est fermé peut réduire de façon plus spectaculaire ses frais. Par exemple, l’établissement doit être éclairé, chauffé, nettoyé, surveillé... Nous devons également payer le cadastre. Rester ouvert avec un petit taux d’occupation a donc également entraîné des pertes", affirme Marco Wohrmann, le directeur des hôtels Van Der Valk de la Province de Liège.
Des aides qui ne sont pas à la hauteur
Pour freiner la chute, le gouvernement a mis en place plusieurs stratégies. Malheureusement, selon ce directeur, les aides ne sont pas à la hauteur des pertes. "On peut quand même souligner que le gouvernement a mis en place le chômage Covid qui nous a bien aidés. 2/3 de nos employés sont toujours au chômage. Les aides sont également utiles, mais nous ne les avons pas reçues et elles sont loin de couvrir les dépenses. Les banques nous ont également aidées, mais il est clair qu’on ne sortira pas de cette crise indemne", détaille le directeur.
L’aide promise par le Gouvernement wallon n’a donc pas encore été reçue par les hôtels. Elle représente environ 1000 euros par chambre pour cette année de crise. Cette somme est inférieure aux aides bruxelloises et flamandes.
Se réinventer pour garder la tête hors de l’eau
Pour tenir, l’hôtel a tenté de se réinventer: "Nous avons lancé un service de plats gastronomiques en chambre. Ça a du succès, mais encore une fois, c’est faute de pouvoir rouvrir notre restaurant. On fait peu de marge sur les repas, donc pour faire des bénéfices, il faut en servir beaucoup. Là, ce n’est pas le cas."
Malgré cela, la fermeture du restaurant de cet hôtel représente 2/3 des pertes. Le secteur hôtelier appelle les politiques à tenir leurs engagements quant à la réouverture le 1er mai. Sans quoi, plusieurs hôtels ne pourront pas tenir plus longtemps tout comme les cafés et restaurants. (P.J.)