Si pour certains, le confinement rime avec détente et simplicité, pour d’autres malheureusement il s’agit d’un moment d’angoisse permanente. En Italie, comme en France, la hausse des violences conjugales a plutôt été flagrante en cette période de crise. Chez nous, les différentes ASBL ont dû fermer leur porte. Ce qui rend le travail des animatrices plutôt compliqué.
C’est donc avec une certaine frustration et beaucoup d’angoisse qu’elles ne peuvent, aujourd’hui, plus venir en aide direct à toutes ces femmes. La seule solution durant ce confinement reste le téléphone. Mais là aussi, les choses peuvent s’avérer compliquées pour toutes ces femmes en danger. C’est aujourd’hui aux voisins et aux amis d’ouvrir l’oeil.
"Quand on est confiné avec son agresseur dans la même pièce le téléphone n’est pas forcément une bonne solution. C’est difficile de pouvoir réagir puisqu’elles sont à côté de leur mari ou de leur compagnon. J’invite, dès lors, les amis, les proches qui sont au courant de la situation, car la violence conjugales n’est pas que physiques, elle peut aussi être mentale. Je les invite à prendre des nouvelles. J’invite les voisins à appeler le 112 s’ils entendent quelque chose car ils seront les premiers à pouvoir réagir", explique l’animatrice. "On reste évidemment joignable par téléphone ou pas l’ensemble de nos réseaux sociaux. On se rend disponible."
L’appel gratuit 0800/30.030 reste aussi joignable pour les victimes de violences conjugales.
Ces dernières ne sont malheureusement pas les seules à souffrir durant ce confinement. Celles qui ont connu les coups auparavant , ont parfois l’impression de revivre l’enfer en étant privées de moments d’oxygène .
"On parle peu des anciennes victimes mais certaines vivent cela comme un vrai calvaire et on l’impression de revivre ce qu’elles ont vécu. Pour elles aussi ces moments sont très difficiles".
Quelles qu’elles soient : un SMS, un appel téléphonique, un petit mot pour prendre des nouvelles pourraient, dans ce cas, sauver des vies. (M.B.)