Depuis ce lundi, les tests de dépistage au covid-19 ont été élargis à toutes les personnes symptomatiques et plus seulement les personnes à risques ou le personnel soignant.
Mais il faut toujours bien passer par un médecin généraliste avant de se rendre dans un centre de tests dépistage à Verviers ou Malmedy. Un drive-in pourrait aussi être mis en place à l’hôpital verviétois. C’est le médecin généraliste, sur base d’une consultation téléphonique, qui vous remettra les papiers nécessaires au dépistage.
Cohue à Verviers
Une procédure qui n’a pas toujours été comprise par la population. "A Verviers, il y a eu une certaine cohue. Ce qui fait qu’à Verviers, les gens se retrouvaient à faire la file sur 50 mètres alors qu’il ne faisait pas très beau, en se mélangeant éventuellement aux gens qui venaient aux urgences pour d’autres choses, explique Michel Meuris, président de l’Association des médecins de l’Est francophone, invité dans notre émission Contrechamps. Il faut donc bien comprendre qu’ils doivent être envoyés par leur médecin avec un mot et s’ils ont uniquement des symptômes".
Si le test est positif, mise en place d’un traçage
Si le test est négatif, vous pourrez retourner travailler et ne serez pas confiné. Si le test est positif (résultat dans les 48h), vous serez interdit de sortie pour 7 à 14 jours. "Un call-center sera averti de vos coordonnées téléphoniques et va vous téléphoner pour savoir quels sont les contacts que vous avez eu deux jours avant le début des symptômes, la période d’incubation minimale, indique Michel Meuris. Les contacts à hauts risques doivent être signalés. Un contact à hauts risques, c’est plus de 15 minutes, face à face par exemple, ou contact physique ou les cohabitants. Si vous êtes aussi resté dans une pièce fermée pendant plus de 15 minutes avec la personne, vous êtes à hauts risques donc cela veut dire que vous serez mis en quarantaine".
Un élève positif, toute la classe en quarantaine
Un élève avéré positif au covid-19 dans une école mettrait en quarantaine de facto tous les élèves de la classe ou de la garderie.
Contrairement aux personnes détectées positivement au covid-19 sous certificat d’incapacité de sortie, les personnes mises en quarantaine peuvent sortir mais à des conditions bien strictes: port du masque obligatoire pour effectuer des courses alimentaires. Ils ne peuvent pas se déplacer. "Cela veut donc dire qu’ils peuvent faire du télétravail mais qu’ils ne peuvent pas aller travailler, précise le président de l’association des généralistes de l’Est francophone. On aura donc nous des certificats différents pour la mise en quarantaine ou le confinement suite à un cas positif".
Les masques en grande surface: "pourquoi n’étaient-ils pas disponibles avant?"
L’apparition de la vente de masques en grande surface interpelle pour le moins Michel Meuris: "Au début, il fallait se débrouiller pour avoir du matériel de protection... Et puis, tout d’un coup, on vend des boîtes de masques chirurgicaux au Carrefour (...) D’où vient ce stock? Pourquoi ne pas nous en avoir parlé avant? Nous réclamons un cadastre des soignants atteints par manque d’équipement. Je vois ces équipements qui sortent et je me dis: "Pourquoi pas avant?" Cela pose question. Je pense à tous les médecins, infirmières, aides-soignants qui ont été touchés, les décès de certains soignants. On a ici, à Verviers, deux médecins interventionnistes qui sont décédés. Le travail dans la crainte permanente. Ces infirmières qui n’osaient pas rentrer chez elles de peur de contaminer la famille... Et cela se vit encore maintenant. Et tout cela parce que le matériel n’était pas suffisant. Pour l’instant, il y a crise de confiance de tous les soignants par rapport à leur hiérarchie car nous n’avons pas été correctement informés, équipés et que tout se fait à flux tendu (...), l’approche psychologique de ces soignants qui ont été mis au combat... Je pense qu’il faudra en reparler après". (Au.M)
