Les soignants non-vaccinés ne pourront plus exercer: polémique dans nos hôpitaux

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Entre lundi (11h) et mardi (11h), 273 personnes ont été hospitalisées pour cause de Covid. La hausse des contaminations et des hospitalisations était prévisible avec le retour du mauvais temps, mais peut-être pas avec une telle intensité. De nouvelles mesures sont annoncées. Une des décisions prises par le comité ministériel restreint, le kern, est l’obligation vaccinale pour le personnel soignant. A partir du 1er janvier, le personnel aura trois mois pour se faire vacciner. Dès le 1er avril, les soignants qui n’auront pas leur parcours vaccinal complet ne pourront plus exercer. Ils seront privés de leur visa ou de leur enregistrement.

« Cela me paraît très cohérent. D’ailleurs, ce n’est pas une première. D’autres vaccinations comme l’hépatite B sont obligatoires depuis bien longtemps. Le but, ici, est de protéger les soignants, mais surtout de protéger les patients qui sont des gens, par définition, vulnérables, qui, même s’ils ont été vaccinés, n’ont pas nécessairement bien répondu au vaccin », soutient Michel Moutschen, chef de service au CHU des maladies infectieuses et professeur à l’Université de Liège.

Pour lui, le vaccin protège surtout des formes graves de la Covid mais il protège aussi de l’ordre de 30 à 50% contre la transmission. Une protection non-négligeable compte tenu de la situation actuelle et des clusters au sein des hôpitaux.

Des établissements hospitaliers, où cela gronde depuis cette annonce.

"C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le personnel n’est toujours pas remis des trois premières crises Covid. Il est à bout. Il y a de l’absentéisme dû à la fatigue, aux burn-outs... Et on dit qu’on risque de licencier les personnes qui ne sont pas vaccinées. Je rappelle qu’en Wallonie, c’est 90% de vaccination. Comment va-t-on faire si on licencie 10% du personnel alors que celui-ci est déjà à bout ?", constate Nicolas Cahay, Secrétaire permanent CNE en Province de Liège. 

"Les gens se donnent à fond depuis des mois et des mois pour soigner la population, ceux qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas. Ils prennent des risques à longueur de journée. Si, eux, ne sont pas encore convaincus de se faire vacciner, on va les sanctionner et comment? De la plus belle manière qui soit: en les licenciant après 3 mois. C’est inacceptable. Il va y avoir des réactions syndicales très très fortes", Marc Lincé, Secrétaire permanent Setca à Verviers.

Un préavis de grève a d’ailleurs déjà été déposé par la CNE: "A Heusy, une réunion de crise a eu lieu hier avec la direction pour aborder ces problèmes. La direction fait ce qu’elle peut pour apporter des solutions mais si des solutions n’arrivent pas, pour soulager ce personnel en souffrance, des actions spontanées seront possibles", confirme Nicolas Cahay.

Syndicats chrétiens et socialistes disent préférer une obligation de vaccination générale à une obligation sectorielle.

"Si le gouvernement est courageux et qu’il estime, sur base de ce que les experts préconisent, que la vaccination est nécessaire et obligatoire, elle doit l’être pour toute la population. Mais cela nécessite un courage politique important. On préfère stigmatiser une petite partie de la population qui est justement celle qui aide les personnes le plus en difficulté, à savoir les soignants, c’est beaucoup trop facile. Ce n’est pas digne", insiste Marc Lincé.

Pour ce spécialiste des maladies infectieuses, commencer par les soignants se justifie par contre amplement: « Il y a de multiples raisons. D’une part, le public dont on s’occupe, ce n’est pas le public des cinémas ou des restaurants, c’est un public de gens malades qui ont des co-morbidité, des facteurs d’immunodéficience et qui sont les plus fragiles. Deuxième raison: ils ne viennent pas ici par choix. Si vous allez au cinéma, c’est un choix et vous savez que vous courrez peut-être un petit risque de côtoyer une personne. Ici, quand on vient à l’hôpital, ce n’est pas un choix. C’est notre métier, c’est pour ça qu’on est payé, c’est à ça qu’on s’est engagé donc on doit tout faire pour protéger nos patients: mettre un masque, se laver les mains, mettre des gants etc. Et, se faire vacciner en fait partie. Donc, cela me paraît fondamentalement différent des recommandations que je propose aussi, mais certainement pas avec la même force, pour la population générale ou les personnes qui travaillent dans les restaurants etc.».

Pour l’instant, si certains partis voudraient ouvrir le débat sur la vaccination obligatoire pour toute la population, aucun gouvernement ne disposerait d’une étude juridique sur la faisabilité d’une telle obligation.

 (Aurélie Michel)

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