3 mois. 3 mois de fermeture depuis le début de ce deuxième confinement. Le secteur Horeca a été le premier à devoir fermer ses portes. Et depuis, les différents acteurs ne savent plus à quel saint se vouer pour tenter de faire bouger les choses. Certains n’ont plus la force, d’autres comme Christelle Carion, tenancière du café "L’amon nos autes" tentent une action isolée. Celle de se renfermer nuit et jour au sein même de son établissement. "C’est une idée que j’avais déjà eue lors du début du deuxième confinement car j’estimais que l’Horeca avait déjà assez trinqué comme cela. On nous interdit de travailler. Mais, nous avons le devoir de payer nos factures. J’estime que l’on doit nous donner les moyens de ne pas travailler".
Elle a peur, aujourd’hui que tout cela se prolonge encore. Pour Christelle,l’Horeca n’est pas un nid à bactérie, les chiffres qui bougent encore, en sont, selon elle, la preuve. Cela doit se terminer, L’Horeca a assez donné. " Quand ce n’est pas l’arrêt de la cigarette, ce sont les taxes qui augmentent d’année en année. L’Horéca est déjà un secteur difficile. Ce n’est pas avec les aides que l’on reçoit que l’on pourra y arriver. Les factures continuent d’arriver. J’ai la chance d’avoir un compagnon qui travaille. D’autres n’ont pas cette chance, c’est vrai. Mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Je dis stop."
Au-delà de l’aspect financier, la gérante du café de la rue Pepin pointe aussi ce manque de contact, toujours plus dur à supporter. "C’est difficile pour les clients pour qui c’était un échappatoir de venir ici. Mais aussi dur pour nous tenancier. Car nous sommes habitués à ce contact".
Durant plusieurs jours, Christelle dormira donc sur le sol de son café en espérant faire réagir et peut-être faire bouger les choses. De nombreux messages de soutien lui permettent aujourd’hui de tenir le coup.