Vous le savez: confinement oblige, les frontières sont toujours fermées pour tous les voyages non-essentiels. Et ça devrait rester comme cela jusqu’au 8 juin. Cette fermeture des frontières, certains n’en veulent plus. C’est le cas à La Calamine, commune frontalière, où le bourgmestre a adressé ce mardi une lettre au Ministre fédéral de l’Intérieur Pieter De Crem pour lui demander la réouverture des frontières dès le 18 mai. Une nouvelle date qui coïnciderait avec le début de la deuxième phase du déconfinement et le retour progressif à la vie sociale.
Au poste frontière situé sur la chaussée de Liège reliant La Calamine à Aix-La-Chapelle, plus de 10.000 véhicules franchissent chaque jour la frontière pour se rendre en Allemagne ou pour en revenir. Depuis sept semaines et le début du confinement, ces trajets transfrontaliers prennent un peu plus de temps....contrôle oblige. Seuls les voyages dit essentiels sont autorisés.
Pour beaucoup, cette situation devient longue et pénible. "Il est grand temps que ça se termine car je ne vois pas l’intérêt de contrôler et de fermer la frontière alors qu’en Allemagne, la situation n’est pas différente de la nôtre", déclare un automobiliste qui se rend chez son médecin de l’autre côté de la frontière. "Pour les personnes qui ont des gens qui sont d’un côté ou de l’autre côté, ce serait quand même bien qu’ils puissent voir les membres de leur famille quand les Belges pourront aussi", estime un autre qui part travailler.
Le bourgmestre calaminois, Luc Frank, a bien compris le message et a donc décidé de prendre les choses en main. Il s’explique : "A La Calamine, il y a plus de 30% d’Allemands. Il y a également beaucoup de Belges qui travaillent ou ont de la famille en Allemagne. Pour l’instant, toutes ces personnes ne peuvent pas se voir. Ce serait logique de permettre à ces familles transfrontalières de retrouver une vie plus ou moins normale à partir du 18 mai."
Autre raison : pour le bourgmestre calaminois, la Belgique et l’Allemagne sont à des stades similaires dans la lutte contre le coronavirus. Dès lors, à partir du 18 mai, les contrôles n’auront, selon lui, plus beaucoup de sens. "Au début, lorsqu’on a installé les contrôles à la frontière, ça avait du sens car l’Allemagne n’était pas aussi loin dans les mesures que la Belgique. Mais maintenant, l’Allemagne nous a même un peu dépassé que ce soit dans l’obligation du port du masque, dans l’obligation de passer des tests ou encore dans le tracing", détaille le mayeur.
Luc Frank espère voir sa demande rapidement examinée par le Conseil National de Sécurité. Pour que ses citoyens transfrontaliers puissent revoir leurs proches, faire leurs courses et pratiquer leurs hobbys...comme tout le monde en Belgique...dès le 18 mai prochain.
Renaud Collette