D’un point de vue économique, le coronavirus a aussi des conséquences. Si ce sont principalement les secteurs des loisirs, du tourisme, des transports et de l’horeca qui sont le plus impactés, notre région n’est pas en reste car elle regorge aussi d’entreprises technologiques possédant des filiales en Chine. C’est le cas d’Automation et Robotics situé à Lambermont et qui produit des machines de contrôle de verres de lunettes. Une production quelque peu perturbée depuis l’apparition du Covid-19.
Audrey Degrange
Automation et Robotics, c’est une aventure née voici déjà plus de 30 ans. A l’époque, ses fondateurs Christian Closset et Michel Montulet, conçoivent des machines d’emballage automatique. Ils vont très vite dévier et se spécialiser dans la création, la fabrication et la vente de machines et instruments de mesure et de contrôle des verres de lunettes devenant par la même occasion LA référence mondiale auprès des acteurs de l’optique ophtalmique. "On réalise des instruments optiques au niveau de mesure, de cartographie optique, de spectométrie et de mesures physique des verres, explique Christian Closset, Directeur général d’AetR. On intègre toutes ces données et on automatise le contrôle pour permettre à nos clients d’atteindre le 0 défaut dans leur production."
Ses clients sont donc les grands producteurs de verre optiques ainsi que les laboratoires de prescription. En Belgique, il n’en existe que deux. 99% de la production d’AetR est donc destinée à l’exportation. Le groupe possède des filiales à l’étranger dont une située à Hangzou en Chine que le coronavirus a fortement perturbé impactant de facto le siège de Lambermont. "Nous avons là un atelier d’usinage qui n’a pas repris le travail après le nouvel an chinois. On a donc trois semaines de retard car les pièces dont on a besoin pour assembler les machines sont bloquées là-bas. On a donc eu recours au chômage économique dans notre département production."
12 personnes se sont ainsi retrouvées en congé forcé. Il a donc fallu enclencher les plans B. Si aujourd’hui, c’est le département usinage interne à l’entreprise qui a pris le relais, l’installation et la maintenance de machines est toujours difficilement assurée. "On devait faire une maintenance à Milan et des installations en Chine et en Corée du Sud mais par précaution, on n’envoie pas nos équipes sur le terrain. Toute la chaîne est chamboulée, on s’adapte!", poursuit le manager.
Une adaptation qui touche aussi la commercialisation car les foires auxquelles AetR devaient participer que ce soit à Milan ou New-York ont été annulées. Il faut là aussi être créatif. "Nous avons filmé le stand qui devait être présenté à Milan et nous allons utiliser internet pour montrer nos nouveautés à nos clients via Skype etc et ainsi avoir leur retour ou commandes."
Evoluant dans un marché de niche, Christian Closset n’est pas forcément inquiet pour sa société. Il craint plutôt pour celles qui n’auraient pas les reins assez solides face à une situation d’incertitude qui pourrait perdurer.