La coupe est pleine pour V-Pharma. Après l’annonce ce 4 mai d’une autorisation pour la vente de masques chirurgicaux au sein de la grande distribution, l’entreprise pharmaceutique crie son ras-le bol. Elle a l’impression qu’on a joué avec ses pieds depuis le 23 mars dernier.
"Nous avons eu un arrêté ministériel dans l’urgence le 23 mars pour réserver au secteur des pharmacies la délivrance de masques avec prescriptions nominatives dans une période de pénurie. Nous avons tout fait pour tenter de satisfaire la population en recherchant des sources d’approvisionnement sans être à l’abri d’arnaques ou spéculations. Et aujourd’hui, on balaie ces décisions d’un coup pour libéraliser les ventes. On a l’impression d’être roulé dans la boue et de n’avoir, peut-être pas servi à grand-chose", précise Marc Breyer, le directeur général de V-Pharma.
Un tel revirement de situation laisse aussi d’autres questions dans l’air : " Comment se fait-il que nous évoquions la pénurie de masques et que, tout à coup, tant de stocks sont disponibles ? Quelles seront les garanties de qualité de ces masques? "
C’est la gestion versatile par les pouvoirs publics que V-Pharma remet aujourd’hui en cause. Une preuve, selon le directeur général, que l’état semble peu soucieux de la reconnaissance envers ce secteur. Pour réagir, l’entreprise a donc trouvé la solution qui se veut finalement positive pour tout le monde. "Nous avons décidé de vendre durant 2 jours les masques chirurgicaux que nous avons en stock à un prix de braderie. C’est une forme de solidarité réciproque que nous voulont mettre en avant".
Les pharmacies V-Pharma de Herve, Crescend’eau, Malmedy et de Heusy seront concernées. (MB)