Depuis lundi, il est interdit de vendre de l’alcool à partir de 20h. Dans les nights shop et les stations-services, il est clair que cela représente une grosse partie du chiffre d’affaire. De plus, la fermeture obligatoire à 22h ne vient pas arranger les choses.
Il est peu avant 20h, la dernière limite pour acheter de l’alcool dans les magasins. Depuis 19h, le défilé de clients s’intensifie. "On voit que les clients se pressent avant 20h pour venir acheter leur alcool. Je ne comprends pas l’utilité de cette mesure, les gens s’adaptent", affirme Sonia Papacosti, une employée d’une station-service à Dison.
Dans tout le secteur, même son de cloche: l’interdiction de la vente d’alcool à partir de 20h occasionne aussi des problèmes. En effet, selon Sonia, une altercation liée à cette interdiction est déjà survenue entre un vendeur et un client dans un autre shop de Dison.
Certains demandent la fermeture obligatoire à 8h de peur d’être confronté à un client agressif. C’est notamment le cas de différentes grandes surfaces qui ferment dorénavant à 20h et plus à 21h. Mais pour les plus petites structures, c’est compliqué... Le chiffre d’affaire diminue déjà énormément. "Il y a un manque à gagner énorme. En plus des pertes liées à cette mesure, les gens viennent moins faire leur plein ou acheter d’autres choses chez nous", explique Sonia Papacosti.
Du côté des clients, l’avis est partagé sur cette nouvelle mesure. "Je ne vois pas l’utilité de cette interdiction. Je viens avant 20h et le résultat est le même, j’ai ma bouteille d’alcool", s’exaspère un jeune client. "Face à l’augmentation du nombre de cas, il fallait agir. Certaines mesure sont discutables, mais c’est vrai que l’alcool fait oublier les gestes barrières. Ceci dit, pourquoi 20h, ça, je ne comprends pas", nous confie une mère de famille.
Certains vendeurs, qui n’ont pas acceptés d’être filmés, ont avoué continuer à vendre de l’alcool après 20h, malgré l’interdiction. Certains continuent même à faire entrer leurs clients par la porte arrière après 22h. D’autres, plus rares, se sont même lancé dans la livraison d’alcool et de cigarettes à domicile. En somme, cette nouvelle mesure n’est pas bien respectée. (P.J.)