La Belgique doit-elle, elle aussi, rendre la vaccination obligatoire pour le personnel des hôpitaux et des maisons de repos ?
La question est sur toutes les lèvres, au lendemain des mesures prises en France par le président Emmanuel Macron, et alors que le variant Delta annonce une nouvelle tempête virale dans les prochaines semaines.
A la clinique CHC Heusy, on semble plutôt favorable. "Pour moi, on est entre deux eaux. Il y a d’abord le fait d’imposer à quelqu’un de faire quelque chose alors que c’est son droit privé et de l’autre, en tant que directeur, si on veut assurer une continuité des soins, je crois que ça peut nous aider. Nos fédérations ont envoyé un courrier commun au ministre pour aller dans ce sens là et demander cette vaccination obligatoire", déclare Frédéric Carrier, le directeur.
Selon un rapport de Sciensano sur la vaccination des professionnels de santé, la couverture atteignait fin mai une moyenne de 73% en Wallonie.
Au CHC Heusy, plus de 80% du personnel soignant et non-soignant est vacciné. "Il y a une évolution favorable sur la vaccination. On l’a vu ici puisqu’on est passé de 77% à plus de 80% et on augmente progressivement notre vaccination. Donc je pense que les gens prennent conscience de l’importance de cette vaccination, notamment pour éviter cette 4e vague", ajoute Frédéric Carrier.
Une probable 4e vague qu’il faut aussi éviter à tout prix dans les maisons de repos. "Nous, au niveau des maisons de repos, on est un public cible au départ de la vaccination. Les personnes âgées, c’est un public fragilisé et donc il fallait les protéger", explique Thibaut Lourtie, directeur de la Résidence CHC Heusy. "Nous avons donc pu recevoir notre première dose dès le 12 janvier. Maintenant, clairement, le personnel avait des doutes par rapport à la vaccination. On a donc rapidement lancé une campagne d’information et de sensibilisation de manière à bien informer le personnel. Et ça a bien fonctionné car, à présent, on est à 83% de membres du personnel vaccinés."
Il reste toutefois quelques réticents. "On a des personnes qui sont vraiment contre et qui utilisent d’autres moyens, d’autres alternatives pour se protéger. On a encore un personnel assez jeune et essentiellement féminin. Il y a donc des craintes. Mais ça évolue positivement et donc on constate que notre taux de vaccination augmente de plus en plus", précise Thibaut Lourtie.
La vaccination obligatoire du personnel de santé semble inéluctable. Le Comité de concertation devrait aborder le sujet ce vendredi. (R.C.)