Le ministre-président Pierre-Yves Jeholet et la ministre de l’Enseignement obligatoire Caroline Désir ont annoncé ce dimanche soir la mise en place de l’enseignement à distance dans les écoles secondaires. Cette nouvelle mesure sera mise en place dès mercredi pour une durée de 3 jours. Le but serait de repartir sur des bases saines après une forte hausse du nombre de contaminations.
À l’Institut Notre-Dame Heusy, comme partout ailleurs dans notre arrondissement, certains élèves et professeurs sont écartés depuis le mois de septembre. Qu’ils soient positifs ou qu’ils aient été en contact avec une personne positive au Covid 19, ils sont de plus en plus nombreux à être en quarantaine. Le nombre de contaminations dans les écoles a bondi de 50 % par rapport à la semaine passée. Dimanche soir, les autorités ont donc décidé d’obliger les cours à distance pour une durée de 3 jours, dès ce mercredi 28 octobre.
"Pour toutes les écoles, c’est compliqué de s’adapter dans un laps de temps aussi court. Il y a une semaine, on nous disait qu’en cas de fermeture les élèves de première et deuxième ne seraient pas affectés... Pourtant aujourd’hui, ce sont toutes les années qui sont concernées. Tout ça manque de cohérence. Je préférerais qu’on me dise qu’on est sûr de rien et qu’il faut être prêt à tout. Je trouverais ça plus cohérent", juge Simon-Pierre Baiwir, le directeur de l’Institut Notre-Dame Heusy.
"Les plates-formes de cours en ligne restent une béquille"
La décision a été prise par la Fédération Wallonie-Bruxelles, sans mettre l’avis du personnel scolaire dans la balance. "J’ai appris la nouvelle dimanche soir, comme tout le monde", s’exaspère le directeur. Les écoles ont donc 2 jours pour organiser les cours à distance.
Les plateformes numériques sont prêtes à être utilisées, malgré quelques bugs et difficultés de connexion que certains élèves rencontrent. "Ça reste une béquille. Les cours à distance ne sont pas parfaits. Premièrement, la présence physique du professeur avec les élèves est très importante pour donner un cours. Le savoir se transmet mieux en présentiel. Deuxièmement, pour certaines familles, cela va être compliqué de donner un ordinateur à tous leurs enfants pour qu’ils suivent les cours. Par exemple, on sait très bien que certaines familles n’ont pas l’envie ou les moyens d’avoir plus d’un ordinateur par ménage. Cela crée donc des inégalités d’accès à la scolarité", détaille Simon-Pierre Baiwir.
Des cours adaptés dans l’urgence
Simon-Pierre Baiwir avait demandé préalablement aux professeurs de modifier leurs cours. "On a eu toutes les vacances d’été pour penser à adapter les cours. À Notre-Dame Heusy, les professeurs l’ont fait. Tout cela dans l’urgence, alors que ce n’est pas un travail qui se fait dans la précipitation. Adapter un cours correctement pour qu’il soit donner numériquement cela demande du temps. Les professeurs sont motivés. Ils veulent faire de leur mieux pour continuer à transmettre le savoir aux élèves, mais la situation est très complexe, il faut bien l’avouer", conclut le directeur.
3 jours de cours en ligne... et après ?
Selon les épidémiologistes, ce break de 3 jours avec les 2 jours du week-end devrait diminuer fortement la propagation dans le milieu scolaire. Malgré cela, rien n’est figé dans le marbre, les cours à distance pourraient bien se prolonger si la situation ne s’améliore pas. (P.J.)