" Ma mère était friturière à Ensival. Mon père, français, passait par Verviers pour un championnat d’échec. C’est comme cela qu’ils se sont rencontrés". Celui qui racontait cette histoire, celle de ses origines, c’était Guy Thomas. Né à Ensival, il était parti, après ses études secondaires à Verviers, rejoindre son père en Bourgogne. Il s’installera finalement à Champagnolles, dans le Jura, dans le petit village de Pillemoine.
C’est là que nous l’avions retrouvé en 2004, pour faire son portrait et évoquer son parcours; Devenu professeur de français, il avait commencé à écrire et à envoyer ses textes à Jean Ferrat. Un an plus tard, à la fin des années 60, c’était le rencontre avec le chanteur français. Début d’une grande amitié et d’une collaboration qui devait culminer avec l’Album " Je ne suis qu’un cri", devenu immédiatement disque d’or. Il accompagnera Ferrat durant toute sa carrière, et on verra toujours apparaître dans les émissions de michel Drucker à qui la chanteur réservait l’exclusivité de la présentation de ses albums.
Guy Thomas, c’était un mélange de tendresse et de gouaille, mâtiné de malice. Son oeil pétillait toujours, et particulièrement quand il parlait de sa ville , Verviers, à laquelle il restait très attaché.
Pour preuve, ce concert qu’il était venu donner en 2014 au Tremplin à Dison, où il revisitait son répertoire et sa collaboration avec Ferrat.
Il vient de s’éteindre il y a deux jours, à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui des textes remarquables et le souvenir d’un homme attentif à ses contemporains, dont il dressait si justement le portrait de sa plume.