De la terre glaise , sortie de l’emballage, matière brute et primaire, aux personnages façonnés des mains de l’artiste, il y a toujours le mythe du Golem, cet être d’argile, muet, au service de son créateur. Ici, les créatures sont filiformes, élancées, habitées d’un mouvement aérien. Quelque chose qui s’apparente à une danse immobile, y aurait-il une part de souffrance?
Dès ce 30 juillet, et jusqu’au 15 août, le cortège giacommettien de Monique fait une étape à la galerie ABC et Design à Verviers, le temps d’une escale: les ombres de métal et de terre glaise, de matériaux de récupération vont y croiser d’autres fantômes, en deux dimensions ceux-ci. Des silhouettes qui marquent les murs de leurs empreintes, passagers clandestins et éphémères privés de papiers et de visages… venus d’Afrique, passés peut-être par Lampedusa, mais arrivés bel et bien à Crisnée, où habite Adelin Donnay. Ballotés par la mer Méditérranée, sur des esquifs fragiles, ils ont affronté les tumultes des eaux. L’eau que l’on retrouve maître du jeu dans les toiles d’Adelin Donnay. C’est elle qui décide, donne le rythme, crée les marques indélébiles…. Et ce qui pourrait paraître si simple devient soudainement très compliqué… Etre galeriste, c’est aussi créer des liens, sonder les opportunités, faire dialoguer les artistes. Adelin Donnay suggérait Monique Peeters, le terrain de jeu s’est élargi.
Exodus ou le voyage immobile, chez Abc et Design à Verviers, du 30 juillet au 15 août prochain. Le voyage vaut le détour….