Il appartient à cette belle région des crêtes fagnardes d’être l’apothéose de la saison des rallyes. Une dernière opportunité de s’embraser pour les prouesses des pilotes régionaux, de partager un bon moment de sports mécaniques de toute convivialité... bref, une belle manière de faire la fête pour les pilotes et les fans avant de faire hiberner mécaniques, dérapages et mélodies rageuses... Et à Bellevaux, on sait le faire de maitresse façon... « L’après-course, c’est toujours un peu spécial en rallye », atteste le pilote stavelotain Jacky Delvaux. « On aime bien de se retrouver, de boire un verre, et ici à Bellevaux, en plus, c’est vraiment la grosse fête. On rentre les voitures dans la salle, c’est sympa ». Et le Malmédien Bruno Blaise confirme : « Les gens de la région apprécient le rallye. Et puis cette mythique remise des prix, c’est presqu’un mini-carnaval. Certains viennent expressément pour cela ».
Jacky, Bruno, Daniel et les autres !
Dans ces instants festifs, ce sont souvent les mêmes têtes que l’on revoit, ces gars qui ont le virus de la fête, mais surtout celui, inextinguible, du sport automobile. Quinquas, sexas, des « papys » du volant, qui ont toujours soif de compétition. Les routes et les pistes du coin, ils les connaissent comme personne, et s’y sont souvent illustrés. « J’ai toujours la passion de la vitesse », confesse Jacky Delvaux. « La passion de rouler en bagnole, de me mesurer aux autres, et tant que ma santé me le permettra, je continuerai ». Certains d’entre eux y roulent toujours avec ambition, loin de faire de la figuration. Comme le multiple vainqueur Bruno Blaise, ou comme Daniel Molter : « J’ai déjà gagné ici il y a quelques années et je me dis que j’aimerais bien remettre le couvert, mais bon, on vieillit. Ma voiture va bien, mais elle manque d’électronique, et sans cela, parfois ça ne fonctionne pas ».
Toujours bon pour le service
Mais alors quelle est la limite que l’on peut se fixer pour continuer à assouvir cette passion ? « Quand on prend la décision de faire du rallye, on sait à quoi, on s’expose, c’est à nous à ne pas dépasser notre potentiel », explique Bruno Blaise. « Apprendre à gérer tout cela. Maintenant, avec toutes ces années (ndlr : Bruno a pris part à toutes les éditions du rallye), on acquiert de l’expérience et de la maitrise. Même si on n’est pas à l’abri d’une faute, on a cet avantage par rapport aux jeunes qui n’ont pas toujours conscience de leurs limites, ou de celle l’auto ». Et Jacky de rajouter : « Quand je ne serai plus capable de suivre les autres, mais c’est à moi de le déterminer, j’arrêterai. D’un autre côté, il y a toujours les médecins qui nous contrôlent, et si la vue n’est plus bonne ou si on ne réussit pas son cardio, bien évidemment, on ne ppourra plus rouler ».
En lever de rideau de ce rallye des Crêtes, la catégorie historique représente une belle formule pour leur permettre d’encore s’amuser derrière un volant. Plusieurs pilotes l’ont bien compris, comme Ghislain De Mevius, venu préparer les Legend Boucles à Bellevaux. Il faut dire que le terrain de jeu proposé à Ster et à Bellevaux, est aussi propice au spectacle qu’ils aiment offrir au public, ou pour leurs sensations personnelles.